« L’Arabie Saoudite dépense 925 milliards pour dominer l’eSport » : un empire du jeu vidéo pour contrôler la Gen Z et écraser la concurrence

La montée fulgurante de l’Arabie saoudite dans le monde du jeu vidéo n’est pas passée inaperçue. Depuis que le Comité International Olympique a annoncé l’établissement des premiers Jeux olympiques de l’eSport en 2025 dans le royaume, il est clair que l’Arabie saoudite a l’intention de devenir un acteur majeur de l’industrie mondiale des jeux vidéo. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un partenariat de 12 ans avec le CIO, soulignant l’importance stratégique que le pays accorde à ce secteur en plein essor. Avec des investissements colossaux et une vision ambitieuse, le royaume cherche à redéfinir sa place sur la scène internationale.

Les studios de jeu en ligne de mire

L’Arabie saoudite a rapidement compris l’importance d’acquérir une expertise et une influence dans l’écosystème des jeux vidéo. Le Prince héritier Mohammed ben Salmane a pris les devants en orientant la stratégie d’investissement du pays vers les studios de développement. L’objectif est clair : acquérir une part significative du capital des grandes firmes et s’imposer comme un acteur incontournable. Pour orchestrer ces investissements, le royaume a créé le Savvy Gaming Group, une multinationale dédiée à l’investissement, au développement et à l’édition de jeux vidéo.

Le Public Investment Fund (PIF), le fonds souverain de l’Arabie saoudite, se tient derrière ces initiatives, apportant une puissance financière considérable. Avec près de 925 milliards de dollars d’actifs, ce fonds est le sixième plus grand au monde. Dès 2020, le PIF a commencé à acquérir des parts dans des géants américains du jeu vidéo tels qu’Electronic Arts, Take Two et Activision, avec un investissement total de 3 milliards de dollars. Ces choix stratégiques montrent bien que le royaume ne laisse rien au hasard dans sa quête d’influence.

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Savoir saisir les bonnes occasions

Au-delà des acquisitions directes, le royaume sait détecter les opportunités là où elles se présentent. En 2022, l’Arabie saoudite a décidé d’investir dans Nintendo, augmentant progressivement sa part jusqu’à atteindre 8,26% des actions en circulation. Cette stratégie a permis au royaume de se positionner comme le second actionnaire de la société japonaise, juste derrière Nintendo lui-même. Pourtant, la gestion de ces parts témoigne d’une flexibilité et d’une capacité d’adaptation impressionnantes.

En octobre, alors que des rumeurs circulaient sur une possible augmentation des parts du PIF chez Nintendo, l’Arabie saoudite a surpris tout le monde en réduisant ses investissements, encaissant environ 100 millions de dollars. Cette décision montre la capacité du royaume à réagir rapidement aux dynamiques du marché et à maximiser ses profits. Cette stratégie diversifiée et proactive est un atout majeur dans la conquête du monde du jeu vidéo, mais reflète aussi une volonté de se tourner vers l’avenir avec l’eSport comme nouvelle cible.

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L’eSport comme démonstration

Fort de son expérience dans les investissements traditionnels, l’Arabie saoudite a décidé de s’attaquer à un marché encore plus prometteur : l’eSport. En janvier 2022, le Fonds d’investissement public a racheté ESL Gaming et la plateforme FACEIT pour 1,5 milliard de dollars. Ces deux entités ont fusionné pour former ESL FACEIT, avec pour ambition de devenir la plateforme ultime pour les jeux compétitifs tels que Counter-Strike et Dota 2.

Le royaume a également marqué les esprits en organisant la première édition de l’Esport World Cup à Riyad durant l’été 2024. Avec 23 événements et plus de 22 jeux différents, cette compétition a attiré 30 clubs professionnels et a offert le plus gros cash prize de l’histoire de l’eSport, dépassant les 62,2 millions de dollars. Cependant, malgré ces efforts, les audiences ne sont pas toujours au rendez-vous, soulignant le défi que représente la conquête de ce nouveau marché. Le royaume saoudien semble déterminé à faire de l’eSport un pilier de sa stratégie d’investissement futur.

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Pourquoi l’industrie du jeu vidéo ?

La jeunesse saoudienne, représentant près de 70% de la population avec moins de 35 ans, joue un rôle clé dans cette stratégie. Ce segment démographique est souvent décrit comme l’incarnation de la génération Z, avide de nouveautés et de divertissements numériques. Près de 7 Saoudiens sur 10 déclarent jouer chaque semaine, ce qui fait de l’industrie du jeu vidéo un secteur idéal pour répondre à leurs attentes et aspirations.

Cependant, cette stratégie va au-delà des simples considérations commerciales. L’Arabie saoudite se heurte à des critiques concernant les droits humains et le « sport washing », une pratique consistant à utiliser des événements sportifs pour améliorer son image internationale. Malgré ces défis, Mohammed Ben Salmane reste inébranlable, affirmant que si cela peut augmenter le PIB du royaume, alors il continuera. Cette approche souligne la détermination du pays à se positionner comme un leader incontournable dans le domaine du jeu vidéo tout en naviguant dans les eaux complexes de la politique internationale.

Alors que l’Arabie saoudite continue de renforcer sa présence dans l’industrie du jeu vidéo, de nombreuses questions se posent. Comment le royaume parviendra-t-il à équilibrer ces ambitions économiques avec les critiques internationales ? Et jusqu’où ira-t-il pour s’imposer comme une puissance incontournable du secteur ?

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