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Alors que l’Afrique s’engage sur la voie de la reprise post-COVID, 2025 s’annonce comme une année charnière pour de nombreux pays du continent. Malgré les défis sécuritaires persistants dans des régions telles que la Corne de l’Afrique et le Sahel, une dynamique de croissance économique semble s’installer, portée par de nouvelles politiques économiques et des réformes structurelles. Cette transformation économique est d’autant plus impressionnante que 44 pays africains s’apprêtent à dépasser la croissance moyenne mondiale de 3,2 %.
Les performances remarquables de pays comme la Côte d’Ivoire, la Tanzanie et le Sénégal témoignent d’un potentiel inexploité qui attire de plus en plus d’investissements. Cependant, cette prospérité naissante pourrait être freinée par des risques de change et des tensions géopolitiques croissantes. L’année 2025 promet donc d’être déterminante dans l’évolution économique et politique de l’Afrique.
L’essor économique post-COVID
L’économie africaine est sur une trajectoire ascendante après les perturbations causées par la pandémie de COVID-19. Plusieurs pays se repositionnent comme leaders économiques, avec des taux de croissance impressionnants. La Côte d’Ivoire et la Tanzanie, par exemple, affichent un mélange parfait de moteurs sectoriels tels que l’agriculture, les hydrocarbures, et les infrastructures. En Côte d’Ivoire, l’année 2025 marque la fin du plan de développement quinquennal qui a stimulé l’investissement public à hauteur de 7 % du PIB, soutenu par une forte consommation privée due à un boom du cacao.
La Tanzanie, quant à elle, a surpassé le Kenya en tant que principal exportateur régional, avec des perspectives macroéconomiques robustes. Son intégration au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est offre des opportunités d’expansion régionale pour les investissements. Avec un budget de développement représentant près de 40 %, le pays se positionne comme une économie dynamique dans une région en pleine croissance.
Parmi les nouveaux producteurs d’hydrocarbures, le Sénégal se distingue par sa stratégie Vision 2050, visant à tripler le revenu par habitant grâce à des zones économiques dédiées. Néanmoins, le risque d’une dépendance excessive aux revenus pétroliers et gaziers demeure préoccupant. Une diversification vers le développement du capital humain et l’amélioration des infrastructures est cruciale pour une croissance durable.
Réformes économiques et défis sécuritaires
Alors que la plupart des économies africaines poursuivent leur croissance, des efforts de réforme structurelle sont observés. L’Éthiopie, par exemple, intensifie ses efforts de libéralisation économique. L’ouverture du secteur des télécommunications et la création d’une bourse sont des étapes significatives vers l’attraction d’investissements étrangers. Le secteur bancaire éthiopien s’ouvre également aux investisseurs étrangers, soutenu par un programme de renforcement du secteur financier de 700 millions de dollars de la Banque mondiale.
Cependant, l’instabilité persistante dans certaines régions constitue un frein potentiel à ces progrès économiques. Le conflit au Soudan, avec ses conséquences humanitaires désastreuses, montre comment les tensions géopolitiques peuvent compromettre la stabilité régionale. En outre, le rôle de la Chine en Afrique reste crucial, avec des projets d’infrastructure et des échanges commerciaux en expansion. L’importance de la diversification des partenaires économiques pour réduire la dépendance à un seul acteur est plus que jamais évidente.
Les tensions géopolitiques dans la Corne de l’Afrique
La Corne de l’Afrique continue d’être un foyer de tensions géopolitiques. Le conflit civil au Soudan a déjà causé plus de 100 000 morts et des millions de déplacés, exacerbant les crises humanitaires. Malgré les efforts internationaux pour atténuer la violence, les perspectives de paix restent minces. La reconnaissance potentielle du Somaliland par les États-Unis pourrait également raviver les tensions dans la région, renforçant les alliances entre la Somalie, la Turquie et l’Égypte contre l’Éthiopie.
Les défis posés par les rivalités ethniques et les milices en Éthiopie soulignent la nécessité d’un nouveau modèle de fédéralisme pro-croissance qui distribue le pouvoir de manière plus équitable. Le soutien international, notamment de la part des États-Unis et de la Chine, pourrait jouer un rôle clé dans la stabilisation de la région, mais il doit être géré avec soin pour éviter de nouvelles escalades.
L’émergence de nouveaux pôles économiques en Afrique
Croissance africaine : 44 pays dépasseront leurs performances de 2024 (Rapport « Africa Outlook 2025 »
15 pays africains, dont la Cote d’Ivoire, le Sénégal, le Rwanda, la Libye, l’Ouganda et l’Ethiopie figureront dans le Top 20 des économies qui devraient enregistrer les plus… pic.twitter.com/N8ARL5MND0— badciss ™ (@Badciss) December 16, 2024
Alors que l’Afrique se développe économiquement, de nouveaux pôles d’innovation et de croissance émergent. La Côte d’Ivoire et la Tanzanie sont à l’avant-garde de cette transformation, avec des secteurs tels que la logistique et les services financiers en plein essor. Le Bénin, avec son secteur textile en développement, profite de sa proximité avec le Nigeria, un marché immense mais complexe. En Éthiopie, l’ouverture du secteur bancaire et la création d’une zone aéroportuaire à Bishoftu sont des exemples de l’impact positif des réformes économiques.
Pays | Principal moteur de croissance |
---|---|
Côte d’Ivoire | Agriculture et infrastructures |
Tanzanie | Exportations et intégration régionale |
Sénégal | Hydrocarbures et Vision 2050 |
Impact des élections majeures en 2025
En 2025, les élections en Côte d’Ivoire et en Tanzanie seront cruciales pour déterminer la trajectoire économique de ces pays. En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara se prépare à briguer un troisième mandat, malgré les critiques sur la nécessité de renouveler le leadership. L’élection verra également la participation de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, ce qui promet une compétition électorale intense.
En Tanzanie, la réélection probable de Samia Suluhu Hassan traduit un soutien populaire solide, avec une cote d’approbation de 79 %. Cependant, la concentration du pouvoir entre les mains du parti au pouvoir, le CCM, soulève des préoccupations quant à l’érosion possible de la légitimité démocratique. La gestion autoritaire de certains conflits, comme le différend foncier de Ngorongoro, pourrait nuire à la perception publique du gouvernement.
En fin de compte, ces élections ne sont pas seulement des événements politiques; elles influenceront profondément les stratégies économiques et les priorités de développement dans les années à venir.
Alors que l’Afrique entre dans une nouvelle ère de croissance économique, elle doit naviguer à travers des défis complexes qui incluent des tensions géopolitiques, des réformes économiques et des transitions politiques. Comment les nations africaines peuvent-elles équilibrer ces facteurs pour garantir un développement durable et inclusif?
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Wow, 44 pays africains en croissance au-dessus de la moyenne mondiale, c’est incroyable! 🌍
La situation au Soudan est vraiment préoccupante, espérons que les tensions diminuent bientôt.
Merci pour cet article éclairant! J’ignorais que l’Éthiopie avait ouvert son secteur bancaire. 😊
Est-ce que le Sénégal est vraiment prêt à tripler son revenu par habitant d’ici 2050?
Les réformes économiques en Afrique sont impressionnantes mais que faire des défis sécuritaires?
La Côte d’Ivoire et la Tanzanie en tête de croissance, qui l’aurait cru il y a quelques années?
J’espère que les élections en Côte d’Ivoire ne seront pas chaotiques comme par le passé.
Comment la Tanzanie a-t-elle réussi à surpasser le Kenya en tant qu’exportateur régional?