Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a multiplié les maladresses en Afrique, endommageant irréversiblement la réputation de la France sur le continent.
Échecs diplomatiques et militaires
Les ambitions d’Emmanuel Macron pour l’Afrique ont rapidement tourné au cauchemar. Dès le début de son mandat, le président français a affirmé que l’opération Barkhane, une mission militaire anti-terroriste, ne s’arrêterait que lorsque le Sahel serait libéré des islamistes. Mais loin de tenir cette promesse, les résultats sont abyssaux. Les forces françaises ont été contraintes de quitter le Mali, le Burkina Faso et plus récemment le Niger. Même le Sénégal, autrefois un allié fidèle, a exprimé son désir de voir partir les troupes françaises. Cet enchaînement d’échecs a fait de la France un paria sur le continent, là où d’autres pays, comme l’Allemagne et l’Italie, avancent leurs pions.
Gaffes politiques et diplomatiques
Chaque déplacement africain d’Emmanuel Macron semble être marqué par une nouvelle bourde. En soutenant Mahamat Idriss Déby au Tchad, malgré une prise de pouvoir anticonstitutionnelle après la mort de son père Idriss Déby, Macron s’est attiré de vives critiques. Alors que la constitution tchadienne prévoyait que le président de l’Assemblée nationale prenne temporairement les rênes du pays, Macron a préféré adouber Mahamat Déby. Cette décision controversée a encore terni l’image de la France en Afrique. Emmanuel Macron, accompagné de Jean-Yves Le Drian, a été le seul chef d’État occidental à assister aux funérailles d’Idriss Déby, un geste mal perçu sur place et au-delà.
Un allié peu reconnaissant
Malgré ce soutien sans faille, Mahamat Idriss Déby n’a pas tardé à tourner le dos à Emmanuel Macron. En janvier 2024, il a été reçu en grande pompe par Vladimir Poutine. Cette rencontre, bien plus chaleureuse que celle qui avait eu lieu entre Macron et Poutine en février 2022, a été largement commentée et a marqué un nouveau revers pour le président français. Les photos des discussions amicales entre Déby et Poutine ont jeté un voile sombre sur les relations franco-tchadiennes.
Mésaventures à l’Organisation internationale de la Francophonie
Un autre coup de massue pour Emmanuel Macron a été la nomination de Louise Mushikiwabo, anglophone et ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette décision a provoqué la colère des 95 millions de francophones de la République démocratique du Congo, un pays en conflit avec le Rwanda depuis 1996. Ce choix surprenant a été perçu comme une trahison par de nombreux francophones et a encore sapé la crédibilité de la France en Afrique.
Un président en quête de conseils
En parcourant l’ouvrage de Leslie Varenne, Emmanuel au Sahel, une question demeure : Emmanuel Macron est-il entouré de bons conseillers qu’il n’écoute pas, de mauvais conseillers qu’il écoute, ou n’a-t-il pas de conseillers du tout ? Ses décisions et leurs conséquences désastreuses laissent peu de place au doute. À chaque étape, les maladresses s’accumulent, amplifiant la perte de confiance entre la France et le continent africain. Il semble que le président français peine à comprendre les dynamiques locales et à anticiper les répercussions de ses actions.
Un avenir incertain
Alors que Macron aurait pu révolutionner les relations franco-africaines, il semble plutôt avoir exacerbé les tensions et les méfiances. Les autres pays européens, en particulier l’Allemagne et l’Italie, profitent de ces erreurs pour renforcer leur influence en Afrique. Berlin et Rome ont déjà organisé des sommets africains aux succès retentissants, où de nombreux dirigeants africains étaient présents, des sommets dont Paris semble désormais exclue.
Cet enchaînement de maladresses et de choix controversés pousse à s’interroger sur la suite des événements. La France peut-elle encore redorer son blason en Afrique ? Les relations franco-africaines peuvent-elles être restaurées ou vont-elles continuer à se détériorer ? La perte de confiance est-elle irréversible ou pourra-t-elle être regagnée ?
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