L’utilisation de drones iraniens et émiratis dans la guerre qui ravage le Soudan depuis plus d’un an soulève de nombreuses interrogations. Si certains éléments de preuve semblent irréfutables, d’autres viennent démentir les accusations. Entre preuves tangibles et dénégations officielles, la question de la provenance et de l’utilisation des drones dans ce conflit reste sujette à débat.
Des drones iraniens documentés en action
Le 12 mars 2024, l’armée soudanaise célèbre une avancée militaire notable à Khartoum, la capitale. Des images montrent des drones iraniens Mohajer-6 participant à l’attaque, soulignant leur rôle crucial dans cette victoire. Ces drones sont capables d’effectuer des frappes précises avec un minimum de formation.
Des vidéos et des photos satellites témoignent de l’utilisation des drones Mohajer-6 par les forces gouvernementales sudanaises. L’expert en drones Wim Zwijnenburg a identifié ces drones à plusieurs reprises, notamment après leur abattage au début de janvier 2024.
Des vols suspects et des accusations d’embargo violé
Début décembre, un Boeing 747 de la compagnie iranienne de fret Qeshm Fars Air décolle de Bandar Abbas, pour atterrir plus tard à Port-Soudan. Ce vol, répété cinq fois en janvier, alimente les soupçons de livraisons d’armes, notamment des drones iraniens. Les Émirats arabes unis ont également été pointés du doigt, accusés de fournir des drones quadcoptères aux RSF via un pont aérien complexe.
Ces vols suscitent des inquiétudes quant au respect de l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies en 2005, interdisant toute fourniture d’armes au gouvernement soudanais et aux factions armées du Darfour. Les livraisons d’armes présumées par l’Iran et les Émirats arabes unis pourraient ainsi constituer de graves violations de cette résolution.
Des conséquences dramatiques pour la population civile
Depuis l’apparition des drones dans le ciel soudanais, les rapports de civils tués par des attaques de drones se multiplient. Le conflit s’étend désormais au nord, à l’est et au centre du Soudan, avec des victimes civiles à déplorer. L’utilisation de drones a en partie modifié les dynamiques sur le terrain, permettant à l’armée soudanaise de briser des sièges et de repousser les forces RSF.
Pour les habitants comme Abdullah Makkawi, les drones sont devenus une menace mortelle. Après avoir fui Khartoum pour l’Égypte, Abdullah craint aujourd’hui pour sa famille restée à Port-Soudan. Il raconte que, lors d’une attaque de drones, sa famille a survécu par miracle en se réfugiant dans une pièce en béton, tandis qu’un obus de drone a détruit une pièce voisine.
Emoji | Récapitulatif |
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📷 | Vidéos et images satellites |
✈️ | Vols suspects de Qeshm Fars Air |
🚁 | Drones quadcoptères émiratis |
⚖️ | Violations présumées de l’embargo de l’ONU |
- Utilisation de drones iraniens confirmée par des experts
- Soutenue par des preuves visuelles tangibles
- Accusations de livraisons d’armes par les Émirats arabes unis
- Effets dramatiques sur les civils soudanais
Le conflit au Soudan met en lumière la complexité des alliances et des soutiens internationaux dans les guerres civiles modernes. Entre preuves accablantes et dénégations officielles, la question de l’implication de l’Iran et des Émirats arabes unis reste ouverte. Les sanctions et embargos sur les armes pourront-ils vraiment dissuader les puissances étrangères de s’immiscer dans ce conflit?