Depuis des décennies, l’idée d’une gigantesque « Grande Muraille verte » à travers l’Afrique, de Dakar à Djibouti, a captivé l’imaginaire collectif des dirigeants et des citoyens du continent. Inspiré par une volonté de stopper l’avancée du désert du Sahara et de revitaliser les terres dégradées, ce projet de reforestation ambitieux semble pourtant être confronté à des obstacles insurmontables. Aujourd’hui, face aux critiques et aux multiples défis, son devenir paraît plus incertain que jamais.
Un projet séduisant mais controversé
La Grande Muraille verte, une bande de végétation de 8 000 kilomètres reliant l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique de l’Est, symbolise un rêve audacieux de lutte contre la desertification. Cependant, l’efficacité de cette initiative reste fortement débattue parmi les spécialistes du climat et les acteurs du développement. Ces derniers pointent du doigt un manque de pertinence et une faisabilité douteuse.
Les programmes de reforestation antérieurs dans le Sahel et en Afrique du Nord n’ont pas réussi à donner des résultats significatifs, créant ainsi un sentiment de scepticisme. Les coûts exorbitants et le manque de vision stratégique sont souvent cités comme des facteurs d’échec. Les évaluations antérieures, comme celles du GIEC, mettent en lumière l’importance d’une réflexion plus approfondie pour de telles initiatives.
Un manque cruel de financement
Lors du dernier sommet des Nations unies sur la desertification, Alain-Richard Donwahi a souligné un point crucial : le financement reste insuffisant. La somme colossale de 33 milliards de dollars nécessaire pour restaurer 100 millions d’hectares de terres apparaît comme une barrière infranchissable. Le financement international promis lors du sommet de 2021, ne couvre qu’une fraction de cette somme.
Des 19 milliards de dollars promis par les donateurs, seulement 2,5 milliards ont été effectivement versés, soulignant ainsi un écart préoccupant. Avec des fonds aussi limités, la réalisation de cet ambitieux projet reste hypothétique, menaçant de laisser la Grande Muraille verte comme une simple utopie parmi d’autres initiatives échouées en Afrique.
🌳 Projet | Grande Muraille verte |
---|---|
💸 Financement nécessaire | 33 milliards de dollars |
💰 Promesses de dons | 19 milliards de dollars |
🔍 Fonds réellement versés | 2,5 milliards de dollars |
Un soutien politique continu mais insuffisant
La Grande Muraille verte bénéficie néanmoins d’un soutien politique de haut niveau. De nombreux chefs d’État, y compris Emmanuel Macron, l’ont promue comme une initiative phare lors de forums internationaux pour la transition écologique. Néanmoins, ce soutien semble, pour l’instant, plus symbolique que concret.
Les initiatives comme le « One Planet Summit » visent à mobiliser des ressources pour le projet, mais les résultats restent mitigés. La disparité entre les promesses et les actions réelles expose les limites de l’engagement international et révèle le défi monumental que représente la translation de la volonté politique en actions durement nécessaires sur le terrain.
Pour que ce rêve de muraille verte ne devienne pas un mirage, il sera crucial d’aligner promesses et actions. En attendant, les questions demeurent: cette ceinture d’arbres, si grandiose et ambitieuse, pourra-t-elle jamais devenir réalité? Les défis posés par le financement et la gestion stratégique sont-ils surmontables? Face à un monde en plein changement climatique, l’Afrique parviendra-t-elle à verdir son avenir?
- Insuffisance des financements
- Défis de gestion stratégique
- Soutien politique symbolique
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