La contrebande d’or en Afrique revêt une importance capitale dans les débats économiques et politiques actuels. Les conséquences de ce commerce illicite s’étendent bien au-delà des frontières africaines, touchant notamment certains pays européens. Parmi eux, la Suisse, mondialement reconnue pour son industrie aurifère, joue un rôle central dans cette économie souterraine.

La Suisse, un acteur majeur

Parmi les importateurs d’or non déclaré, la Suisse occupe une place significative. Selon Swissaid, ce pays importe entre 321 et 474 tonnes d’or artisanal chaque année provenant de circuits non déclarés. Cette quantité impressionnante équivaut à une valeur allant jusqu’à 35 milliards de dollars. Cette somme colossale souligne la portée du phénomène tout en soulignant son caractère alarmant.

La production artisanale représente environ 75% de l’or extrait en Afrique. Le fait que cet or ne soit pas déclaré à l’exportation montre les lacunes dans les régulations actuelles. Ce flux constant d’or vers la Suisse alarme à la fois les autorités et les défenseurs des droits humains.

Une situation exacerbée par des conditions économiques difficiles

L’étude de Swissaid couvrant onze ans révèle une tendance à la hausse de la contrebande d’or, ayant plus que doublé durant la décennie étudiée. Cette augmentation est attribuable à la montée du prix de l’or, exacerbant une ruée vers les mines artisanales. Ces mines opèrent souvent dans des conditions de travail désastreuses, fragilisant encore plus l’économie locale.

Les difficultés économiques en Afrique nourrissent cette course effrénée vers l’or. Les populations minées par la pauvreté considèrent souvent l’extraction aurifère comme une planche de salut. Bien que ces efforts apportent des revenus immédiats, ils contribuent paradoxalement à l’instabilité économique des pays exportateurs.

Des routes de contrebande bien établies

L’or extrait illégalement en Afrique suit des routes bien définies, passant par Dubaï, la Suisse, et l’Inde. Environ 66,5% de l’or importé par les Émirats arabes unis en 2022 n’a pas été déclaré à l’exportation. Cette destination clé importe des quantités astronomiques d’or africain sans notification officielle.

Entre 2021 et 2022, les Émirats ont importé 2569 tonnes d’or africain non déclaré, représentant 115,3 milliards de dollars. Cette plaque tournante du commerce illicite masque souvent l’origine véritable de l’or, compliquant les efforts de régulation.

📍 Récapitulatif
🇨🇭 Suisse : Importateur majeur d’or illégal
📉 Conditions économiques difficiles
🔄 Routes de contrebande : Dubaï, Suisse, Inde

L’implication de la Suisse

La Suisse, deuxième plus grand importateur après les Émirats, a reçu plus de 1670 tonnes d’or des Émirats entre 2012 et 2022. En raison de la législation suisse, l’or transformé dans ses raffineries est étiqueté comme émirati, masquant ainsi son origine africaine. Cela favorise la perpétuation de ce commerce illicite.

Bien que la Suisse soit reconnue pour la qualité de ses métaux précieux, cette fameuse précision helvétique complique la traçabilité de l’or. Ce manque de transparence entretient le système et les bénéfices associés à ces activités clandestines.

Une réalité préoccupante

Les principaux pays africains concernés, tels que le Mali, le Ghana et le Zimbabwe, souffrent de ce commerce illégal. Les gouvernements de ces nations perdent des ressources cruciales à leur développement. Les flux d’or illicites exacerbent également les problèmes socio-économiques, fragilisant davantage les structures étatiques.

L’étude de Swissaid appelle à une action concertée pour endiguer ces flux financiers déviants. Une régulation stricte du commerce de l’or et une meilleure traçabilité des métaux précieux sont essentielles. Cet effort mondial peut-il inverser cette tendance destructrice pour l’Afrique ?

  • Enquête approfondie sur les flux d’or illégal
  • Amélioration des régulations internationales
  • Renforcement des contrôles douaniers
  • Sensibilisation des populations locales
  • Partenariats avec les gouvernements africains

Ce commerce pourrait-il être mieux encadré ? De quelles initiatives globales disposerons-nous pour freiner l’hémorragie économique que subit le continent africain ?

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Originaire d'une ville vibrante d'Afrique, je suis un journaliste passionné par les récits de mon continent. Diplômé en journalisme, j'ai fondé Afriquenligne, en étant captivé par le désir de révéler les réalités africaines. Je voyage pour offrir des reportages authentiques, visant à transformer la perception de l'Afrique. Contact : [email protected]

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