L’Institut du Monde Arabe (IMA) nous transporte dans les futurs imaginés par des créateurs arabes à travers l’exposition Arabofuturs, qui se tient du 23 avril au 27 octobre 2024.

L’art au service des nouveaux récits futuristes

L’exposition Arabofuturs, orchestrée par les commissaires Elodie Bouffard et Nawel Dehina, nous invite à explorer les univers oniriques et futuristes des artistes arabes contemporains. À travers des œuvres variées telles que la vidéo, la photographie, la performance et l’art plastique, les artistes offrent des contre-récits émancipateurs qui réinterprètent les thèmes de la mondialisation, de la modernité, de l’écologie, des migrations, du genre et de la décolonisation.

Des artistes aux horizons multiples

Arabofuturs réunit des artistes de divers horizons géographiques et créatifs. Parmi eux, Zahrah Al Ghamdi, artiste plasticienne saoudienne née à Al Bahah en 1977, et Sophia Al-Maria, artiste, écrivaine et cinéaste qatarienne née en 1983 à Tacoma, aux États-Unis, vivant à Londres. Leur travail, tout comme celui du reste du collectif, construit des ponts entre tradition et modernité, ancrant leurs récits dans des perspectives locales tout en les inscrivant dans des dialogues globaux.

La diversité de cette exposition se manifeste aussi dans les disciplines représentées. Fatima Al Qadiri, née en 1981 au Sénégal, est une artiste multidisciplinaire et compositrice vivant à New York. Mounir Ayache, né en 1991 à Bordeaux, réside à Marseille, tout comme la jeune vidéaste Neela Czermak Icht born in Bondy en 1996, dont le travail se distingue par son approche expérimentale.

Thématiques universelles et contemporaines

L’exposition ne se contente pas de dresser un état des lieux des pratiques artistiques actuelles ; elle se veut une réflexion sur des thématiques universelles et contemporaines. Les concepts abordés, mondialisation, modernité, écologie, migrations, genre ou décolonisation, trouvent des échos dans les œuvres présentées. Hicham Berrada, né en 1986 à Casablanca et vivant entre Paris et Roubaix, interroge la frontière entre science et poésie dans ses installations immersives.

Souraya Haddad Credoz, artiste céramiste née à Beyrouth en 1962, propose, pour sa part, des œuvres mettant en lumière les tensions et les harmonies entre tradition et innovation. Ses pièces dialoguent avec celles d’autres artistes comme Aïcha Snoussi, née en 1989 à Tunis, dont les peintures abordent souvent les thèmes de la mémoire et de l’identité.

Échanges culturels et collaboration internationale

L’une des forces de l’exposition réside dans les échanges culturels et la collaboration internationale. Larissa Sansour, vidéaste née en 1973 à Jérusalem, et Soren Lind, un auteur et réalisateur danois, créent ensemble des œuvres qui questionnent les enjeux géopolitiques et les dynamiques de pouvoir. Ils vivent et travaillent à Londres, apportant une perspective unique sur les récits critiques qu’ils élaborent.

D’autres artistes, tels que Sara Sadik, vidéaste performer d’origine algérienne et marocaine née en 1994 à Bordeaux, et Gaby Sahhar, artiste né en 1992 à Londres, contribuent également à renforcer ces liens interculturels par leurs œuvres puissantes et engageantes. La pluralité des voix participe à la richesse et à la singularité de l’exposition.

Des œuvres pour réinventer le futur

Arabofuturs est une invitation à la réflexion et à la réinvention du futur. Hala Schoukair, une artiste franco-libanaise née en 1957 à Beyrouth et vivant à New York, explore les intersections entre art et activisme dans ses œuvres marquantes. SKYSEEEF, un jeune photographe et designer marocain né en 1999 à Agadir, nous plonge dans des univers visuels captivants où il réinvente le réel.

L’exposition présente aussi les travaux de Tarek Lakhrissi, né en 1992 à Chatellerault, qui vit et travaille à Paris. À travers ses performances, Lakhrissi aborde les questions de genre et d’identité, offrant des perspectives novatrices sur ces thématiques en constante évolution.

Ayhman Jabr, artiste syrien né en 1987 à Damas, résidant encore dans sa ville natale, utilise la photographie et la vidéographie pour documenter les réalités de son environnement immédiat tout en imaginant des avenirs possibles.

Un engagement vers un futur partagé

L’exposition Arabofuturs à l’Institut du Monde Arabe est un témoignage de l’importance des dialogues culturels et des récits partagés. Elle met en lumière des voix souvent marginalisées, offrant une plateforme aux artistes arabes pour questionner, remettre en cause et envisager des futurs alternatifs. Que nous réserve l’avenir en termes de cohabitation, de respect mutuel et de transformation sociétale ?

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Originaire d'une ville vibrante d'Afrique, je suis un journaliste passionné par les récits de mon continent. Diplômé en journalisme, j'ai fondé Afriquenligne, en étant captivé par le désir de révéler les réalités africaines. Je voyage pour offrir des reportages authentiques, visant à transformer la perception de l'Afrique. Contact : [email protected]

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