Le Maroc poursuit son chemin de l’obscurité à la lumière, aidé dans la transition vers une électrification tablant sur l’énergie décarbonée. Accompagné par la France, le royaume suit une lente progression vers un avenir plus lumineux.

Le Maroc et l’énergie : des débuts modestes

Selon le maréchal Lyautey, le Maroc pourrait être comparé à un mélange de Moyen Âge et d’électricité. Avant l’effort de modernisation apporté par le Protectorat français, l’énergie moderne était pratiquement inexistante. Pour comprendre comment cette transition a commencé, il est nécessaire de remonter à l’histoire de la ville de Tanger.

Au tournant du XXe siècle, Tanger était le centre de l’énergie marocaine moderne. La Compagnie transatlantique espagnole a commencé à produire de l’électricité dans la ville en 1894, ouvrant la voie à l’électrification de quelques rues et maisons. Plus tard, la société est devenue la Compañia electra hispano-marroqui et a installé une nouvelle unité pour éclairer les premiers quartiers suburbains.

Un projet d’électrification à grande échelle

Conscients du potentiel du marché marocain, des entrepreneurs français vont s’intéresser à ce secteur dès l’implantation du Protectorat en 1912. Schneider et Cie est alors une entreprise multisectorielle, produisant de l’artillerie, du matériel nautique, ferroviaire et électrique. Le chantier de l’électrification du Maroc débute sous l’impulsion de cette firme française, par le biais d’une filiale locale.

Cependant, l’effort d’électrification s’est trouvé confronté à des difficultés juridiques. Un décret chérifien a ainsi affirmé l’appropriation de l’eau deux ans après le début du protectorat, ce qui a entraîné des retards dans les travaux hydrauliques. Par ailleurs, l’électrification n’a pas été envisagée à l’échelle du protectorat tout entier, mais plutôt au niveau local, avec la création de petites unités hydroélectriques dans différentes villes, sans liaison entre elles.

L’essor des énergies renouvelables

Au sein du monde de l’énergie marocaine de l’époque, la Société marocaine de distribution de l’eau, du gaz et de l’électricité (SMD) joue un rôle important. Fondée en 1913, elle est rapidement devenue une figure influente et a acquis de nombreuses stations électriques. Parallèlement, le Protectorat s’est chargé de l’électrification progressive des villes et des voies ferrées, missions souvent dévolues à Schneider.

Avec l’avènement de la société Énergie électrique du Maroc (EEM) en 1923, l’énergie a pu être acheminée vers les zones rurales. L’EEM a fourni de l’électricité à des entreprises telles que l’Office chérifien des phosphates (OCP), favorisant ainsi le développement économique national. Cet effort a été consolidé par la construction de barrages et l’augmentation de la capacité des centrales hydroélectriques après la Seconde Guerre mondiale.

Des pionniers de l’énergie durant l’ère moderne

Ernest Mercier, un magnat de l’électricité français, a été l’un des acteurs de l’électrification marocaine dans la période de l’après-guerre. Homme d’affaires influent, Mercier a apporté son expertise dans le développement de l’hydroélectricité au Maroc. Cela a permis une électrification axée sur trois fleuves principaux : l’oum al-rabia, le Sebou et la Moulouya.

Aujourd’hui, le Maroc est en bonne voie pour devenir une référence en matière d’énergies renouvelables. Grâce à ses actions passées et actuelles, le pays est bien positionné pour un avenir où l’énergie décarbonée prévaudra. Comment alors le Maroc peut-il optimiser cette opportunité pour un avenir éclairé ?

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Originaire d'une ville vibrante d'Afrique, je suis un journaliste passionné par les récits de mon continent. Diplômé en journalisme, j'ai fondé Afriquenligne, en étant captivé par le désir de révéler les réalités africaines. Je voyage pour offrir des reportages authentiques, visant à transformer la perception de l'Afrique. Contact : [email protected]

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