Le 4 juin prochain, la Corée du Sud réunira les dirigeants africains à Séoul, également convoqué plus tôt, une indication de l’intérêt croissant de Séoul pour l’établissement de relations étroites avec l’Afrique.
Concrétiser une présence plus significative en Afrique
L’esprit d’entreprise de la Corée du Sud en Afrique révèle une volonté farouche d’avoir une présence plus forte sur le continent. Cette aspiration s’inscrit dans un contexte où l’Afrique, riche de ses 1,4 milliard d’habitants et de ses abondantes ressources naturelles, attire les grandes puissances du monde entier. Celles-ci, allant des États-Unis à la Russie, en passant par la France, se livrent une bataille acharnée pour puiser dans ce foisonnant vivier de matières premières.
Un intérêt historique, un enjeu présent
Si la Corée du Sud fait aujourd’hui des efforts pour établir des liens plus profonds avec l’Afrique, il convient de noter que cet intérêt n’est pas nouveau. En effet, dès le début des années 60, on a pu voir des responsables sud-coréens visiter divers pays africains. Les relations commerciales entre la Corée du Sud et l’Afrique ont connu une croissance constante, avec une hausse notable d’environ 60% au cours des cinq dernières décennies.
Poursuivre un partenariat durable
Cependant, malgré cette progression, les liens économiques entre la Corée du Sud et l’Afrique pâlissent encore en comparaison de ceux que d’autres pays comme la Chine, la Turquie et la Grande-Bretagne entretiennent avec ce continent. Cet état de fait, combiné à l’ensemble des avantages potentiels que l’Afrique représente, a certainement motivé la Corée du Sud à approfondir ses liens avec le continent africain.
Préserver et renforcer un pivot mondial
L’ambition des dirigeants sud-coréens s’étend au-delà de l’économie. De manière stratégique, ils aspirent à ce que leur pays joue un rôle de pivot mondial. Cela a été confirmé par Chung Byung-won, vice-ministre coréen des Affaires étrangères, qui est fier que son pays occupe un poste de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.
Selon les experts, la Corée du Sud a besoin de l’Afrique pour endosser ce rôle d’acteur mondial clé. Cela est corroboré par les opinions de Kamal Gaballa, spécialiste de l’Asie, selon qui l’Afrique permettra à la Corée du Sud d’avoir une influence notable sur les dossiers internationaux importants.
Un win-win bénéfique pour tous
Il est indéniable que le développement du partenariat entre la Corée du Sud et l’Afrique est un jeu à somme positive. Les pays africains ont beaucoup à gagner en travaillant avec la Corée du Sud, tout comme le Pays du Matin calme a beaucoup à bénéficier du développement de ses relations avec l’Afrique.
En fin de compte, l’objectif partagé est de créer une synergie qui bénéficie à tous les partenaires impliqués, en mettant l’accent sur le partage des expériences et des compétences. Le long voyage de la Corée du Sud depuis sa position post-guerre de pays parmi les plus pauvres du monde à celle d’économie de premier plan est une source d’inspiration pour de nombreux dirigeants africains. La question se pose : comment peut-on, ensemble, tirer le meilleur parti de ce sommet prévu à Séoul le 4 juin prochain?