Face aux défis financiers de son colossal projet futuriste nommé NEOM, l’Arabie Saoudite porte son regard vers l’Est en sollicitant l’investissement chinois. Une manœuvre riche en promesses mais également en incertitudes.
NEOM en quête d’investisseurs à l’Est
D’une envergure pharaonique, le projet NEOM, cette mégapole futuriste à 500 milliards de dollars abritant The Line, ville de 170 kilomètres, et plusieurs autres infrastructures avant-gardistes, fait face à des complications financières non moindres. La semaine passée, une délégation de représentants de ce projet s’est rendue en Chine afin d’y démarcher des investisseurs potentiels. Des escales ont été faites à Pékin, Shanghai et Hong Kong où l’équipe a cherché à éclairer les lanternes de leurs interlocuteurs sur ce projet encore ténébreux.
Alors que le projet effraie bon nombre d’acteurs financiers par son ampleur et ses risques, aucun accord d’investissement n’a pour l’instant été conclu lors de ces visites. Cependant, cette tournée a au moins permis de lever un voile sur NEOM, cette mégapole du futur aux ambitions titanesques.
Accueil « majoritairement neutre » en Chine
Positionné comme défi technologique légendaire, NEOM n’a pas pour autant suscité une réaction débordante d’enthousiasme lors de sa présentation en Chine. Qualifiée de « majoritairement neutre » par Leonard Chan, président de l’Association de développement technologique innovant de Hong Kong, les perspectives de résidence et d’investissement au sein de cette ville futuriste semblent partagées. Chan lui-même, tout en saluant l’audace du projet, ne se voit pas habiter dans cette SimCity saoudienne.
Le déséquilibre alarmant entre les ambitions initiales et les prévisions révisées de peuplement de The Line, qui ont chuté de 1,5 million à moins de 300 000 résidents prévus d’ici 2030, rendent les investisseurs sceptiques. Malgré ces réductions, Tarek Qaddumi, directeur exécutif de NEOM, reste catégorique. Selon lui, l’objectif d’atteindre une population de 9 millions est toujours sur la table.
Le financement colossal de NEOM préoccupe
Estimé à 500 milliards de dollars, le poids des financements pour le projet colossal NEOM inquiète profondément le gouvernement saoudien. Déjà lourdement endettée pour financer ses autres « mégaprojets », l’Arabie Saoudite pourrait tendre le bras à l’emprunt pour financer NEOM. Un choix qui indique de plus en plus que le pays a du mal à soutenir seul l’ensemble de la Vision 2030 du prince héritier Mohammed bin Salman.
Par ailleurs, NEOM envisage d’émettre des obligations, des sukuks islamiques, pour la première fois et espère lever ainsi jusqu’à 1,3 milliard de dollars, comme le rapporte Bloomberg. Une nouvelle étape dans la quête de financement de ce projet futuriste colossal.
Marchés internationaux, prochains arrêts sur le roadshow de NEOM
La Chine n’est pas la seule cible des investisseurs de NEOM, qui prévoit d’étendre son roadshow global à d’autres marchés internationaux, dont Séoul, Tokyo, Singapour et les principales villes américaines et européennes. Ainsi, la délégation de NEOM parcourt le monde, vendant son projet, démystifiant ses perspectives, évaluant les réactions et cherchant à nouer de précieux partenariats d’investissement.
La question reste donc ouverte : NEOM parviendra-t-elle à séduire suffisamment d’investisseurs internationaux pour concrétiser son ambition démesurée?