Dans le cadre d’une vaste campagne sécuritaire, la Tunisie a entamé l’évacuation de plusieurs campements de migrants clandestins, suscitant des réactions contrastées parmi la population locale. Les détails sur ces évacuations restent néanmoins obscurs, suscitant de nombreuses questions sur l’avenir de ces migrants.
Une opération d’envergure entamée à Sfax
La zone des oliveraies de Sfax a été le théâtre du démantèlement de plusieurs campements de fortune installés par des migrants. Une démarche sécuritaire initiée par les autorités tunisiennes et amplifiée par un sentiment de mécontentement exprimé par certains habitants de la région. Les autorités ont également procédé à l’évacuation de campements à Tunis, tant dans un parc du quartier d’affaires du Lac qu’aux abords du siège de l’Organisation internationale pour les migrations.
Les évacuations filmées et diffusées
Dans un élan de transparence ou de démonstration de force, les évacuations sont filmées et partagées sur les réseaux sociaux du ministère de l’Intérieur. Ainsi, les internautes ont pu assister à l’évacuation nocturne réalisée par la police tunisienne. Les forces de l’ordre, accompagnées de membres de l’organisation du Croissant rouge tunisien, ont fait sortir des migrants subsahariens d’un complexe dédié à la jeunesse en banlieue nord de Tunis.
Des migrants en situation de précarité depuis 2017
Parmi les migrants évacués, certains étaient installés dans ces campements depuis 2017. Au Lac, plusieurs centaines de personnes vivaient dans des tentes depuis plusieurs mois. Cependant, c’est dans la province de Sfax que se sont déroulées les interventions les plus musclées, notamment dans les oliveraies d’El Hamra et Jbeniana.
Le soutien de la population locale spécifique à chaque évacuation
La conduite de ces évacuations a bénéficié du soutien de certaines populations locales. En particulier à Sfax, où des habitants ont exprimé leur exaspération face à l’occupation de leurs champs d’oliviers. Une manifestation réclamant le départ des migrants subsahariens a même eu lieu.
La crainte d’une déportation parmi les ONG
Malgré ce soutien de la population, des ONG expriment leur inquiétude face à ces vagues d’expulsions. Elles redoutent notamment des déportations aux frontières libyennes et algériennes. A Tunis, l’émission de mandats de dépôt a déjà conduit à la mise en détention de plusieurs migrants, tous accusés de troubles à l’ordre public.
Des interrogations demeurent
Si ces évacuations ont soulevé le soulagement de certaines populations locales, elles ont également suscité des préoccupations. Que deviendront ces migrants déplacés ? Les mesures prises par les autorités tunisiennes seront-elles suffisantes pour gérer cette situation complexe et éviter de nouveaux campements ? Ces questions restent en suspens, soumettant le sort des migrants et l’avenir des relations entre les autorités et la population à un avenir incertain. Est-il possible de concilier sécurité, intégrité territoriale et respect des droits humains dans ce contexte tendu?