L’ambition de mettre en place une zone de libre-échange intégrale sur le continent africain, plus connue sous l’appellation Zlecaf, est passée d’un discours politique à une réalité tangible. Pourtant, le chemin vers sa pleine réalisation est loin d’être dégagé.
Un premier pas vers la mise en œuvre concrète
Le mois dernier a marqué un tournant historique pour les efforts d’intégration économique de l’Afrique. Le 31 janvier, Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, a officiellement inauguré le premier envoi de marchandises dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le port de Durban, l’un des plus importants sur le continent, a servi de point de départ à cette cargaison destinée au Ghana et au Kenya – une étape significative dans la réalisation de ce vaste projet d’intégration économique.
Un projet plein d’ambitions
La Zlecaf vise à créer un marché unique pour les biens et services en Afrique, à accélérer la croissance économique et à stimuler le développement à travers le continent. En théorie, elle devrait faciliter la circulation des biens et des services, stimuler l’investissement intra-africain et dynamiser les économies africaines. L’ambition est de taille : faire de l’Afrique une force économique intégrée et influente sur la scène mondiale.
Des défis à relever
Mais malgré cet optimisme et cette promesse d’un avenir radieux pour le commerce africain, la Zlecaf doit surmonter de nombreux obstacles afin de concrétiser son potentiel promis. Il reste à voir comment les diverses nations africaines aborderont des questions complexes comme l’harmonisation des réglementations commerciales et fiscales, la gestion des différends commerciaux et la protection de certaines industries locales. Le calendrier de mise en œuvre avec 54 pays ayant des niveaux de développement, des priorités politiques et des capacités de mise en œuvre très différents est également un défi majeur.
Entre espoir et scepticisme
L’événement clé du premier envoi de marchandises a été accueilli avec optimisme et enthousiasme par certains, tandis que d’autres demeurent sceptiques. Les critiques soulignent que bien que les principes de la Zlecaf soient louables, sa mise en œuvre effective pourrait prendre des années, voire des décennies.
Dans ce contexte, l’approche prudente adoptée par certains États membres face à la mise en œuvre de la Zlecaf est compréhensible. Pour ces pays, des questions importantes restent en suspens. Par exemple, comment garantir que les avantages économiques de la Zone de libre-échange sont équitablement répartis parmi toutes les nations participantes, en particulier celles qui sont actuellement moins développées économiquement ?
Face aux nombreux défis qui l’attendent, la Zlecaf est à un carrefour. Alors qu’elle fait ses premiers pas et trouve ses marques, sa mise en œuvre continue suscite autant d’anticipation que d’incertitude. L’avenir de cette initiative audacieuse dépendra en grande partie de la capacité des pays africains à surmonter les nombreux défis qui se présentent à eux. À cet égard, la cargaison de l’Afrique du Sud vers le Ghana et le Kenya est un premier test cruciale.
Et vous, pensez-vous que la Zlecaf est sur la bonne voie pour concrétiser sa vision d’un marché commun africain ?