Malgré une baisse des commandes d’armes de l’Arabie Saoudite auprès de l’industrie française, des signes récents pointent vers une possible reprise de la coopération militaire entre les deux pays. Le royaume semble montrer un intérêt renouvelé pour le Rafale de Dassault Aviation, mais aussi pour les sous-marins et les frégates de Naval Group.
Un ralentissement des commandes saoudiennes envers l’industrie de l’armement française
2022 a été une année de recul pour l’industrie française de l’armement avec l’Arabie Saoudite. Les commandes saoudiennes n’ont atteint que 164,9 millions d’euros, représentant un niveau historiquement bas sur la dernière décennie. Cependant, les signes d’un changement possible de cette dynamique sont perceptibles avec une multiplication des échanges entre Paris et Riyad ces derniers mois.
Une reprise des rencontres entre dirigeants français et saoudiens
Le Prince héritier Mohamed Ben Salmane s’est rendu à l’Élysée pour rencontrer le Président Macron par deux fois en moins d’un an. Les échanges se sont poursuivis avec plusieurs dirigeants de la défense française, dont Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation. En octobre 2023, une demande de devis de la part de Riyad pour l’achat de 54 chasseurs Rafale a été rapportée. Cette demande est le signe d’une potentielle intention d’investir dans l’équipement militaire français.
L’Allemagne lève ses restrictions sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite
Alors que l’Allemagne a levé ses restrictions sur les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, aucune commande de l’Eurofighter Typhoon n’a été passée pour le moment. Parallèlement, les États-Unis tentent de réparer leurs liens avec le royaume saoudien malgré les tensions causées par le Président Biden suite à l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et l’implication militaire de l’Arabie saoudite au Yémen. En effet, un accord portant sur un « pacte de défense » est en discussion.
Des discussions sur la coopération en matière de défense toujours en cours
Les réunions entre les représentants français et saoudiens continuent activement avec un focus particulier sur l’amélioration et le développement de la coopération en matière de défense. Le ministre adjoint saoudien de la Défense, Talal Bin Abdullah Al-Otaibi, a rencontré plusieurs dirigeants de la défense français pour des discussions stratégiques.
Un intérêt renouvelé pour le Rafale et un possible investissement dans le domaine naval
Ces rencontres ont été l’occasion pour le vice-ministre saoudien de la défense de s’informer sur les capacités de production de Dassault Aviation et de Naval Group. Cela suggère toujours que le Rafale est en lice pour moderniser la force aérienne royale saoudienne. De plus, la visite de plusieurs sites industriels, dont les chantiers navals de Lorient et de Cherbourg, indique un possible intérêt pour l’acquisition des sous-marins et frégates de Naval Group.
Des concurrents sur la ligne de départ
Malgré une lettre d’intention signée entre l’Arabie saoudite et Navantia pour l’acquisition de cinq nouvelles frégates, l’intérêt porté à Naval Group pourrait changer la donne. D’autre part, le sud-coréen Hyundai Heavy Industries présente également des ambitions sur le marché saoudien avec le modèle de frégate polyvalente et le sous-marin KSS-III Batch-II.
Face à ces différentes possibilités, quelle stratégie l’Arabie Saoudite va-t-elle finalement adopter pour sa modernisation militaire ? Le débat reste ouvert.
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