EN BREF |
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La récente élection de la Somalie en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) marque un tournant stratégique pour ce pays situé à un carrefour maritime essentiel. Depuis 1971, c’est la première fois que la Somalie occupe ce poste, une opportunité qui pourrait transformer son avenir en matière de sécurité maritime et de développement économique. Avec une histoire riche et une position géographique privilégiée, la Somalie se trouve à la croisée des chemins du commerce maritime international. En mettant l’accent sur le domaine maritime, Mogadiscio pourrait non seulement renforcer sa propre sécurité et son économie, mais aussi jouer un rôle clé dans la dynamique maritime mondiale.
Un mandat au Conseil de sécurité axé sur la mer
La position de la Somalie au sein du CSNU offre une plateforme précieuse pour aborder les défis maritimes pressants. Les débats au sein du Conseil ont de plus en plus intégré les questions maritimes, et les États africains ont utilisé cette tribune pour attirer l’attention internationale sur des problèmes urgents. Par exemple, le Ghana a mené des discussions sur la piraterie dans le golfe de Guinée, tandis que la Sierra Leone a joué un rôle clé dans les négociations du traité des hautes mers de 2023. Pour la Somalie, il s’agit d’une occasion unique de façonner l’agenda maritime mondial et de soulever ses propres défis domestiques. En mettant l’accent sur la sécurité et la gouvernance maritimes, la Somalie peut renforcer ses engagements diplomatiques et économiques.
Accords bilatéraux et ambitions économiques
Récemment, la Somalie a pris des mesures significatives pour améliorer sa situation maritime. En janvier, un accord avec l’Éthiopie a permis de résoudre une querelle diplomatique, donnant à Addis-Abeba un accès aux infrastructures portuaires somaliennes. Un autre accord avec la Turquie a vu Ankara s’engager à renforcer la sécurité maritime en Somalie grâce à des formations et des patrouilles conjointes. Ces accords ouvrent la voie à des opportunités économiques et d’investissement, notamment pour améliorer les moyens de subsistance des communautés côtières. En outre, le gouvernement somalien a dévoilé un plan ambitieux pour développer son secteur de l’économie bleue, ciblant les industries de la pêche, du transport maritime et de l’extraction offshore de pétrole et de gaz. Cependant, pour réussir, la Somalie doit surveiller, protéger et contrôler ses eaux.
Les défis persistants de la piraterie
La piraterie reste une préoccupation majeure pour la Somalie, coïncidant avec son mandat au CSNU. En 2024, huit incidents ont été signalés, dont trois détournements réussis. Cette tendance inquiétante a commencé en 2023, avec le détournement d’un vraquier au large des côtes somaliennes, le premier depuis 2017. Bien que ces chiffres soient faibles, ils montrent que la piraterie n’a pas été éradiquée mais simplement réprimée. Selon un rapport de Solace Global, plusieurs facteurs contribuent à cette résurgence, notamment une attention navale internationale détournée de la piraterie vers l’instabilité au large du Yémen, ainsi que des déficits économiques et de gouvernance en Somalie. Une solution à long terme nécessite un soutien international soutenu, tant en mer qu’à terre.
Enjeux climatiques et menaces pour les communautés côtières
En plus des défis liés à la piraterie, la Somalie doit faire face à des problèmes climatiques qui exacerbent les conflits et la violence. Bien que sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre soit minime, le pays est classé comme le deuxième plus vulnérable au climat dans le monde. Les effets de cette vulnérabilité sont particulièrement prononcés dans les zones côtières, où l’élévation du niveau de la mer, les événements météorologiques extrêmes et le changement de température des océans menacent les moyens de subsistance, déplacent les communautés et intensifient la concurrence pour les ressources rares. Les villes côtières comme Mogadiscio et Kismayo sont en première ligne, confrontées à l’érosion côtière, à l’intrusion d’eau salée et à la dégradation des écosystèmes marins. Parallèlement, les communautés locales voient leurs récoltes de pêche diminuer face aux compagnies de pêche étrangères légales et illégales.
Année | Prises locales (tonnes) | Prises étrangères (tonnes) |
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2022 | 6 000 | Plus de 12 000 |
Bien que la Somalie ait l’opportunité de faire progresser l’agenda océan-climat au CSNU, elle doit d’abord signer le traité des hautes mers pour montrer son engagement. Le manque de participation aux accords internationaux clés rend ses eaux vulnérables à la surexploitation.
La Somalie doit désormais s’interroger sur la manière dont elle peut tirer parti de sa position stratégique pour garantir un avenir prospère et sûr à ses citoyens. Comment la nation peut-elle mobiliser le soutien international pour surmonter ses défis maritimes et climatiques?
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Bravo à la Somalie pour cette élection ! J’espère qu’ils réussiront à changer la donne. 🌟
La Somalie peut-elle vraiment influencer l’agenda maritime mondial ? Ça semble ambitieux.
Les accords avec l’Éthiopie et la Turquie sont une bonne nouvelle. Mais est-ce suffisant pour contrer la piraterie ? 🤔
Je suis sceptique sur leur capacité à gérer la piraterie. Ça fait des années qu’on en parle.
Merci pour cet article. J’ai appris beaucoup sur les enjeux maritimes de la Somalie.
La position stratégique de la Somalie pourrait être un atout majeur. Espérons qu’ils l’exploitent bien.
Quid des défis climatiques ? Ces menaces semblent plus urgentes que jamais.
Si la Somalie réussit, ça pourrait inspirer d’autres pays africains à suivre leur exemple. 🌍
Une question : quelle est la position des autres membres du CSNU sur ce sujet ?