EN BREF
  • 📉 La France prévoit de réduire son aide publique au développement de 40 %, suscitant des inquiétudes parmi les ONG.
  • 🤝 Cette réduction va à l’encontre des engagements internationaux de la France, menaçant son image de solidarité mondiale.
  • 🌍 Les coupes auront un impact majeur sur l’Agence Française de Développement, limitant les prêts aux pays qui en ont le plus besoin.
  • 🔄 Le débat sur l’aide au développement soulève des questions sur la gestion des migrations et le soutien aux économies locales.

La France prévoit de réduire son aide publique au développement de près de 40 %, dans le cadre de coupes budgétaires de 32 milliards d’euros pour 2025. Cette décision a suscité de vives inquiétudes parmi les ONG françaises engagées dans la solidarité internationale, car le retrait des États-Unis, plus grand pourvoyeur mondial d’aide, amplifie l’impact potentiel sur les populations les plus vulnérables. Le mécanisme de solidarité internationale de la France finance des projets de développement dans divers domaines tels que la santé, l’alimentation, l’éducation, l’eau, ainsi que les droits humains et la lutte contre les inégalités, avec une attention particulière portée aux femmes et aux filles.

Effets des coupes budgétaires sur l’aide au développement

Les réductions prévues de l’aide publique au développement (APD) de la France, à hauteur de plus de 2 milliards d’euros, surviennent dans un contexte mondial où les besoins sont plus urgents que jamais en raison du réchauffement climatique et des conflits. Les ONG françaises, regroupées sous la bannière de Coordination Sud, ont manifesté leur désaccord en protestant devant l’Assemblée nationale. Selon Elodie Barralon, responsable du plaidoyer de ce collectif, les coupes sont énormes par rapport à tout autre budget de service public.

Cette tendance mondiale à réduire l’aide au développement est également observée aux États-Unis, où l’administration Trump a annoncé la suspension de l’aide étrangère. Dans ce contexte difficile, le retrait de la France de ses engagements en matière de solidarité internationale pourrait aggraver des crises et envoyer un message erroné à l’échelle mondiale.

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Engagements de la France envers la solidarité internationale

Les critiques estiment que ces coupes budgétaires vont à l’encontre des engagements de la France envers la solidarité internationale. En 2021, la France s’est engagée à consacrer 0,7 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide d’ici à 2025, conformément aux objectifs fixés par l’ONU. En 2023, la France consacrait déjà 0,55 % de son RNB à l’aide, se plaçant ainsi parmi les cinq plus grands donateurs internationaux, derrière les États-Unis, l’Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni.

Si les coupes proposées sont mises en œuvre, la contribution de la France pourrait chuter à 0,45 % de son RNB, ce qui marquerait un retour en arrière de sept ans, selon Barralon. Cette situation représenterait un coup dur pour l’image internationale de la France, comme le souligne Olivier Bruyeron, président de Coordination Sud. Ces réductions surviennent ironie du sort, peu de temps après que la France a réuni des chefs d’État lors du sommet mondial sur le financement du climat à Paris en 2023, soulignant la nécessité d’intensifier le financement public et privé pour la solidarité internationale.

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Impact sur les projets d’aide au développement

Les coupes budgétaires auront également un impact significatif sur l’Agence Française de Développement (AFD), un organisme public qui accorde des prêts aux pays à faible revenu. En raison de ces réductions, l’AFD sera contrainte d’abandonner certains projets existants et de rediriger ses prêts vers des pays émergents plutôt que vers les pays les moins développés, qui ont le plus besoin d’aide pour atteindre les objectifs de développement durable.

Gilles Maduit, coordinateur pour l’Asie de l’AFD, souligne que l’agence ne pourra prêter à des taux préférentiels qu’aux pays capables de supporter des dettes à certains taux, ceux qui en ont donc le moins besoin. Cette situation est préoccupante, car elle prive des pays comme Haïti, les pays du Sahel et les petites nations insulaires du Pacifique de l’aide nécessaire à leur développement.

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Lien entre aide au développement et migration

Le Sénat français a voté ces importantes coupes le 16 janvier, et le budget 2025 a été approuvé par une commission parlementaire conjointe la semaine dernière. Le ministère des Affaires étrangères soutient que les augmentations importantes du budget de l’aide au développement entre 2017 et 2022 permettront d’amortir ces réductions. Cependant, certains parlementaires, comme Max Brisson du parti Les Républicains (LR), estiment que des économies peuvent être réalisées en choisissant plus soigneusement les bénéficiaires.

La question de l’aide au développement pour freiner la migration est également débattue. D’un côté, certains souhaitent restreindre l’asile et l’immigration, tandis que de l’autre, ils ne veulent pas aider les populations à rester et à développer leur économie. Cette contradiction est soulignée par le sénateur écologiste Akli Mellouli, qui fait référence à Mayotte, un territoire français dans l’océan Indien confronté à un afflux de familles migrantes sans papiers.

Face à ces dilemmes, la question se pose : comment concilier réduction des dépenses publiques et maintien des engagements internationaux de la France ?

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Originaire d'une ville vibrante d'Afrique, je suis un journaliste passionné par les récits de mon continent. Diplômé en journalisme, j'ai fondé Afriquenligne, en étant captivé par le désir de révéler les réalités africaines. Je voyage pour offrir des reportages authentiques, visant à transformer la perception de l'Afrique. Contact : [email protected]

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