EN BREF
  • 🌊 Le Kenya exploite les outils de Digital Earth Africa pour transformer son économie bleue.
  • Les données d’observation permettent de maximiser le potentiel de la culture des algues, estimé à 6,6 milliards de dollars.
  • Des formations ciblées renforcent les capacités techniques du Kenya en aquaculture durable.
  • Le plan spatial marin vise à équilibrer développement économique et conservation des ressources.

Le Kenya est en pleine transformation de son économie bleue, grâce à l’utilisation innovante des outils d’observation de la Terre fournis par Digital Earth Africa. Le Kenya Marine and Fisheries Research Institute (KMFRI) exploite ces technologies pour élaborer un plan spatial marin, prévu pour début 2025, qui ouvrira des opportunités d’investissement durable tout en protégeant les ressources côtières et marines du pays. Parmi ces initiatives prometteuses figure la culture des algues, une entreprise qui pourrait révolutionner l’économie côtière du Kenya.

Le potentiel économique de la culture des algues

Introduite au Kenya en 2008, la culture des algues est devenue une industrie durable et rentable, créant de nouvelles sources de revenus pour les communautés côtières et soutenant l’adaptation au changement climatique. Avec un potentiel de production annuel de 18 millions de tonnes métriques, évalué à 6,6 milliards de dollars, cette activité offre une opportunité économique puissante. Toutefois, pour que les investisseurs puissent exploiter pleinement ce potentiel, ils ont besoin d’informations fiables et basées sur des données pour identifier les zones les plus appropriées à l’aquaculture et à la mariculture, comme la culture des algues et des cages, une méthode d’élevage de poissons en les enfermant dans des cages ou des enclos dans les voies navigables côtières.

La culture en cage, en particulier, représente une autre méthode prometteuse. Ce système permet de maximiser l’utilisation de l’espace marin tout en garantissant une production durable. Grâce aux outils de Digital Earth Africa, les chercheurs peuvent désormais déterminer les zones optimales pour ces activités, en équilibrant la croissance économique avec la durabilité écologique.

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Décisions éclairées grâce aux données

Les outils avancés d’observation de la Terre de Digital Earth Africa fournissent des données prêtes à l’analyse, rendant ces informations accessibles à KMFRI. Grâce à son service Coastlines et à la Digital Earth Africa Sandbox, les chercheurs ont accès à des données spécifiques à chaque lieu qui façonnent leur plan spatial marin. Ces outils permettent à KMFRI d’identifier des zones optimales pour l’aquaculture, équilibrant ainsi croissance économique et durabilité écologique.

Noah Ngisiange, chercheur senior au KMFRI, a souligné la valeur de ces données dans la prise de décision éclairée. Il a déclaré que les produits de données prêtes à l’analyse de Digital Earth Africa se concentrent spécifiquement sur les régions africaines, contrairement à de nombreux outils mondiaux. Cela permet d’intégrer des informations précises et exploitables dans leur recherche. Les modèles de culture des algues et l’aptitude à la culture en cage générés par ces outils peuvent guider les discussions clés sur les investissements.

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Renforcement des capacités par des initiatives de formation

Le KMFRI a été introduit à Digital Earth Africa grâce au projet Marine and Coastal Operations for Southern Africa and the Indian Ocean (MarCOSIO), hébergé par la Commission de l’Union africaine sous GMES et Africa. Marie Smith, responsable de l’aquaculture et des pêches chez MarCOSIO et chercheuse senior au Conseil pour la recherche scientifique (Afrique du Sud), a souligné l’importance des outils de Digital Earth Africa. Cette collaboration renforce la capacité du Kenya à concrétiser sa vision de l’économie bleue, affirme-t-elle.

Des sessions de formation ciblées ont été organisées pour les chercheurs et les parties prenantes de KMFRI, visant à améliorer leur expertise technique dans l’utilisation de la Digital Earth Africa Sandbox et l’interprétation des données d’observation de la Terre. Ces programmes offrent aux participants une expérience pratique dans l’utilisation des données géospatiales pour éclairer la prise de décision, leur permettant ainsi de contribuer efficacement au développement de pratiques marines durables.

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Perspective d’un avenir durable

Le plan spatial marin est central pour la durabilité à long terme de l’économie bleue du Kenya, qui englobe des industries traditionnelles telles que la pêche et le tourisme, ainsi que des secteurs émergents comme l’aquaculture et la biotechnologie marine. En incluant la Zone économique exclusive du Kenya (une vaste zone s’étendant sur 200 milles nautiques), le plan vise à équilibrer les activités économiques marines avec les objectifs de conservation.

Morine Ngarari, chercheuse senior au KMFRI, explique que cet outil critique garantira que la mariculture est réalisée de manière responsable et structurée à mesure que le secteur de la mariculture se développe. Le plan spatial marin fournira une approche très stratégique le long de la côte kenyane en identifiant les zones optimales pour la mariculture, réduisant ainsi les conflits entre utilisateurs de ressources, la dégradation de l’environnement grâce à la protection des habitats critiques et en attirant des investissements en mariculture en renforçant la confiance des investisseurs.

En adoptant ces technologies et approches innovantes, le Kenya se positionne fermement sur la voie d’une économie bleue durable et prospère. Comment le pays continuera-t-il à équilibrer croissance économique et préservation écologique tout en s’adaptant aux défis futurs ?

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Rédacteur passionné d'actualité. Depuis cinq ans, je contribue à Afriquenligne.fr, où je me spécialise dans les reportages sur les droits humains et la culture africaine. Ayant grandi dans une famille qui valorisait l'art et la politique, j'ai toujours été attirée par les histoires qui montrent la richesse et la complexité de notre continent. Je voyage fréquemment à travers l'Afrique pour recueillir des témoignages authentiques, me permettant de présenter des perspectives souvent négligées. Mon objectif est de mettre en lumière les défis et les réussites qui définissent notre identité collective. Contact : [email protected]

5 commentaires
  1. françois_alpha2 le

    Les algues ont-elles d’autres utilisations économiques potentielles au-delà de l’aquaculture et de la mariculture ?

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