EN BREF |
|
L’éradication du paludisme au Cap-Vert représente un tournant significatif dans la lutte mondiale contre cette maladie dévastatrice. En janvier 2024, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a officiellement reconnu le Cap-Vert comme un pays exempt de paludisme, plaçant ainsi cet archipel aux côtés de 43 autres nations ayant réussi cet exploit. Ce succès est d’autant plus remarquable que l’Afrique, continent auquel appartient le Cap-Vert, est le plus touché par le paludisme, concentrant 95 % des cas mondiaux et 96 % des décès dus à cette maladie en 2021.
Cette reconnaissance internationale souligne non seulement l’effort titanesque du Cap-Vert mais aussi l’importance d’une volonté politique forte et d’une mobilisation collective dans la lutte contre le paludisme. Le parcours du Cap-Vert offre une leçon précieuse pour d’autres nations, tant en Afrique que dans le reste du monde, illustrant qu’une telle victoire est possible malgré des conditions initiales défavorables.
Cap-Vert, un modèle africain d’éradication
Le Cap-Vert rejoint les rangs prestigieux de Maurice et de l’Algérie, devenant le troisième pays africain à être certifié exempt de paludisme par l’OMS. Maurice avait reçu cette distinction en 1973, suivie par l’Algérie en 2019. Ce succès est particulièrement significatif dans un contexte africain où le paludisme continue de faire des ravages. Le Cap-Vert a su capitaliser sur des stratégies efficaces mises en place au fil des décennies pour atteindre cet objectif ambitieux.
Historiquement, le Cap-Vert a été confronté à des défis considérables. Avant les années 1950, l’ensemble de ses îles étaient touchées par le paludisme. Les campagnes de pulvérisation d’insecticides ont permis d’éliminer la maladie à plusieurs reprises, mais des failles dans la lutte antivectorielle ont conduit à sa réapparition. Ce n’est qu’à partir de 2017 que les îles de Santiago et Boa Vista ont été déclarées exemptes de paludisme, marquant un tournant décisif dans la lutte contre la maladie.
Le chemin vers la certification a nécessité une approche rigoureuse et systématique. Ce processus exigeait non seulement l’interruption de la transmission autochtone pendant au moins trois années consécutives, mais aussi la capacité de prévenir toute reprise de la transmission. Le Cap-Vert a su démontrer sa capacité à maintenir ces standards élevés, grâce à une surveillance accrue et à des actions préventives soutenues.
Les impacts économiques et sanitaires de la certification
La certification du Cap-Vert en tant que pays sans paludisme a des répercussions positives qui vont bien au-delà de la santé publique. En effet, les systèmes et structures mis en place pour éradiquer le paludisme ont considérablement renforcé le système de santé du pays. Ces infrastructures seront désormais utilisées pour combattre d’autres maladies transmises par les moustiques, telles que la dengue, démontrant l’impact durable de ces mesures.
Un autre aspect crucial de cette réussite est l’amélioration de l’image internationale du Cap-Vert, notamment dans le secteur du tourisme. Le tourisme, qui représente environ 25 % du PIB du pays, bénéficie directement de cette certification. Elle offre de nouvelles perspectives pour attirer davantage de visiteurs en assurant un environnement plus sûr et plus sain. Le Premier Ministre du Cap-Vert, Ulisses Correia e Silva, a souligné l’importance de cette reconnaissance pour l’économie et l’image du pays, renforçant ainsi sa position sur la scène mondiale.
En saluant cet accomplissement, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a mis en lumière l’engagement et la résilience du gouvernement et du peuple cap-verdien. Ce succès est un témoignage de la puissance des efforts de santé publique coordonnés et offre un nouvel espoir dans la lutte mondiale contre le paludisme.
Les clés du succès : politiques et mobilisation
La réussite du Cap-Vert repose sur une combinaison de facteurs, incluant une volonté politique déterminée et une mobilisation communautaire sans précédent. Depuis 2007, la politique nationale de santé du Cap-Vert intègre l’objectif d’éradication du paludisme, ce qui a été un facteur déterminant dans cette lutte.
Le plan stratégique de lutte contre le paludisme, mis en œuvre entre 2009 et 2013, a mis l’accent sur plusieurs axes essentiels : un diagnostic précoce, des traitements efficaces et une surveillance rigoureuse des cas. Ces stratégies ont permis de réduire de manière significative l’incidence de la maladie, conduisant finalement à son éradication complète.
La collaboration entre le Ministère de la santé et divers services gouvernementaux a été cruciale. Une commission interministérielle de lutte antivectorielle, présidée par le Premier Ministre, a joué un rôle central dans la coordination des efforts. Le travail avec les organisations communautaires et les ONG a également été fondamental pour assurer une couverture complète et efficace des mesures de prévention et de traitement.
Un exemple inspirant pour l’Afrique et le monde
La réussite du Cap-Vert dans l’éradication du paludisme est un exemple inspirant pour le continent africain et au-delà. La Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a souligné l’importance de cette réussite pour la région. Elle a mis en évidence le rôle crucial de la volonté politique, des politiques efficaces, de la mobilisation des communautés et de la collaboration multisectorielle dans l’éradication du paludisme.
Cette victoire montre qu’avec des stratégies bien élaborées et une coopération étroite entre les différents acteurs, il est possible de surmonter même les défis sanitaires les plus redoutables. Le Cap-Vert a prouvé qu’un engagement soutenu et une approche globale peuvent conduire à des résultats extraordinaires, inspirant d’autres pays à suivre son exemple.
La possibilité d’adapter et de reproduire ces stratégies dans d’autres pays africains est une perspective encourageante. Elle offre un modèle à suivre pour d’autres nations confrontées à des taux élevés de paludisme, leur montrant qu’il est possible de surmonter les obstacles grâce à une approche concertée et déterminée.
Leçons apprises et défis futurs
Le parcours du Cap-Vert vers l’éradication du paludisme n’a pas été sans défis. Des efforts considérables ont été nécessaires pour surmonter les obstacles rencontrés tout au long du chemin. Avant les années 1950, toutes les îles de l’archipel étaient touchées par le paludisme, et des campagnes de pulvérisation d’insecticides ont été cruciales pour éliminer la maladie à plusieurs reprises. Cependant, des lacunes dans la lutte antivectorielle ont permis au paludisme de réapparaître, nécessitant une vigilance constante et des interventions rapides.
La persistance de la maladie sur les îles de Santiago et Boa Vista jusqu’en 2017 illustre l’importance d’une surveillance rigoureuse et de mesures préventives continues. La certification récente du Cap-Vert par l’OMS témoigne de la réussite de ces efforts, mais elle met également en lumière les défis persistants liés à la prévention de la réintroduction de la maladie.
Alors que le Cap-Vert célèbre cette victoire, il est crucial de maintenir les efforts pour prévenir toute résurgence du paludisme. Le changement climatique, qui pourrait influencer la répartition géographique des moustiques vecteurs, représente une menace potentielle qui nécessite une attention continue et proactive.
Le Cap-Vert a montré la voie, mais la lutte contre le paludisme est loin d’être terminée. Quels seront les prochains défis pour les pays africains dans la lutte contre les maladies infectieuses ?
Ça vous a plu ? 4.7/5 (27)
Félicitations au Cap-Vert pour cette victoire ! Un exemple pour toute l’Afrique. 🌍
Comment ont-ils réussi là où tant d’autres ont échoué ? 🤔
Bravo au Cap-Vert! Espérons que plus de pays suivent cet exemple.
C’est génial ! Mais que feront-ils pour prévenir le retour de la maladie ?
Quelle stratégie a été la plus efficace dans cette lutte ?
Je suis sceptique… est-ce vraiment durable ? 🤨
Merci au gouvernement et à tous les acteurs impliqués pour cet exploit. 👏
Le tourisme va sûrement exploser maintenant ! 🏖️
Une excellente nouvelle pour l’Afrique. Peut-on espérer un effet domino ?