Le gouvernement du Niger a pris une décision majeure concernant le gisement d’uranium d’Imouraren. Selon un communiqué officiel, « le périmètre d’Imouraren fait désormais son retour dans le domaine public de l’État ». Cette annonce intervient après l’adoption en conseil des ministres d’un « projet de décret portant retrait du permis d’exploitation de l’uranium à la société Imouraren SA », une filiale de la société française Orano. Cette nouvelle marque un tournant important pour les politiques d’exploitation des ressources naturelles au Niger.
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Le contexte de la décision nigérienne
En janvier 2009, le permis d’Imouraren avait été accordé à Orano « pour une grande exploitation d’uranium ». Selon le gouvernement, les travaux d’exploitation du gisement devaient « démarrer en janvier 2011 pour une première production prévue en 2012 ». Cependant, ces objectifs n’ont jamais été atteints.
Imouraren, situé dans le nord du Niger, est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. La chute des prix de l’uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations d’Orano.
La fracture entre niamey et orano
Le 12 juin dernier, Orano avait annoncé le lancement récent de « travaux préparatoires ». Nonobstant les reports accordés à sa demande, la société française « n’a jamais honoré ses engagements » malgré deux « mises en demeure » qui lui ont été « adressées par le ministère des Mines le 11 février 2022 puis le 19 mars 2024 », détaille le gouvernement.
Le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis un coup d’État en juillet 2023, a plusieurs fois répété qu’il souhaitait revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères. Ce contexte a précipité la décision de retirer le permis à Orano.
Résumé | Détail |
---|---|
📜 Permis | Accordé en 2009 |
🗓️ Échéance | Travaux non commencés |
💼 Orano | Mises en demeure non respectées |
Les impacts économiques et politiques
Le retrait du permis par le gouvernement nigérien marque un coup dur pour Orano. Après cette annonce, Orano s’est dit disposée à « maintenir ouverts les canaux de communication » avec les autorités, tout en se « réservant le droit de contester la décision » devant la justice.
Le Niger fournit officiellement 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel, derrière le Kazakhstan (45,2 %), selon des chiffres de 2021 de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA). Un quart de l’approvisionnement en uranium naturel des centrales nucléaires européennes en 2022 provenait du Niger.
- Retrait du permis d’Imouraren
- Réserves estimées à 200 000 tonnes
- Impact sur les centrales nucléaires européennes
Les décisions actuelles en matière de gestion des ressources naturelles par le gouvernement nigérien posent des questions cruciales. Comment cette récupération des ressources se traduira-t-elle sur le plan économique et social pour le Niger? Le pays saura-t-il tirer parti de cette reprise de contrôle pour améliorer le bien-être de ses citoyens?
Est-ce que le gouvernement a un plan détaillé pour l’exploitation de l’uranium maintenant qu’ils l’ont récupéré? 🤔
Enfin une bonne nouvelle pour le Niger! Espérons que cela se traduira par une véritable autonomie économique. Go Niger!
Bon débarras… Le pillage par ce colon congénital et méchant n’est plus possible
Je suis sceptique… Comment le Niger compte-t-il gérer cette mine sans l’expertise technique d’une société comme Orano? Des erreurs passées devraient nous servir de leçon.
Super article! Merci pour ces informations détaillées. C’est rassurant de voir que le Niger reprend le contrôle de ses ressources.
Quels sont les risques environnementaux associés à l’exploitation de l’uranium et comment le gouvernement prévoit-il de les gérer? C’est un aspect crucial.
C’est l’extraire et le transformer qui a de lourdes conséquences sur l’environnement
Est-ce que quelqu’un sait si cette décision impactera le prix de l’uranium sur le marché mondial? Curieux de savoir 😏
A mon avis ,l’uranium doit servir à fournir de l’électricité au peuple Nigérien d’abord. Le bon partenaire devra construire une centrale nucléaire locale et s’engager au transfert de technologie. C’est ridicule de vendre de l’uranium et de vivre sans électricité suffisante.
Absolument !
Très très bonne nouvelle pour orano qui a déjà perdu 1 milliards d’euros dans ce projet.
Pour rappel les dates ne sont pas les bonnes il y a eu un accord de report en mai 2023
Avec un plan de test ISR de 2024 a 2028 financer a 100 % par orano pour 85 millions d’euros
4,7% de la production mondiale? Qui fournit cette statistique? Ceux qui pillent (oups!) « achètent » et profitent des ressources des pays africains. Aucun nigérien n’est en mesure de dire les quantités sorties du pays depuis Areva, puis Orano, et, quelques rares nigériens sont capables de dire combien le Niger gagne dans ce marché de dupes qui ne profite qu’à la France, l’Europe et quelques élites du pays dont le silence coupable est acheté par des pots -de-vins.
La RTA (Route Tahoua-Arlit), la principale route par laquelle le minerai est transporté (sous bonne garde militaire) est dans un piteux état et le trajet rendu incertain par des bandits armés (financés et soutenus par qui on sait) qui écument les contrées et spolient les pauvres citoyens de leurs biens, les éloignant de la zone, afin que le pillage continue.
Du point de vue sociétal, les investissements quasi nuls se limitent à la cité (ouvrière) dont le train de vie insolent des employés est aux antipodes de celui de la population locale qui vit dans un dénuement total.
Les entreprises francaises, dont le comportement est exclusivement extractif, ne s’encombrent guère de la souffrance criarde et la misère ambiante. Leur souci premier est de constituer d’abord et avant tout des réserves stratégiques en métropole (dont celle-ci s’enorgueillit) avec des minerais volés pratiquement. Et dommage pour le Niger qui n’a pas un certain P. Lissouba (pour dénoncer ces agissements d’un autre âge)!
Sous le couvert de passes-passes politico-économiques Orano fait mains basse sur ce que la France considère comme son pré-carré et s’adjuge les ressources uranifères du Niger pour garantir à moyen et long terme le fonctionnement de son industrie nucléaire et celle de l’Europe tout en brandissant l’insignifiance de la part de la production et la contribution de ce pays.
Alors bravo au gouvernement du Niger d’avoir su retirer le permis à ces ogres pour lesquels la notion de développement de nos pays se limite volontairement à d’hypothétiques aides aux pays en développement (APD) et autres assistances et coopérations tordues… Puisse cela les amener à reconsidérer leur facon de voir les choses et opter véritablement pour un nouveau type de partenariat.