La diminution de la production pétrolière a entraîné une baisse des recettes pour l’Arabie saoudite, qui doit désormais trouver des financements pour soutenir son ambitieux projet Vision 2030.
L’Arabie saoudite, bien connue pour sa richesse pétrolière, se lance dans une quête ambitieuse pour diversifier son économie. Ce changement de cap s’avère nécessaire face à la baisse continue des recettes issues de l’or noir. Pour y parvenir, le royaume doit financer des projets colossaux, influencés par le projet Vision 2030. Un des récents jalons dans cette démarche est un accord qualifié d’historique par les autorités saoudiennes : une commande de 105 avions Airbus, d’une valeur de 19 milliards de dollars.
Un tournant économique stratégique
Le projet Vision 2030 vise à transformer l’économie du royaume, trop dépendante des hydrocarbures, en un modèle diversifié et résilient. Le prince héritier Mohammed Ben Salman place ce plan au cœur de sa politique de réformes. Vision 2030 insiste notamment sur le développement du commerce et du tourisme, des secteurs jugés cruciaux pour sécuriser l’avenir économique du pays une fois les réserves pétrolières épuisées.
Un des leviers majeurs identifiés pour atteindre ces objectifs est le secteur aérien. Le projet ambitionne de tripler le trafic aérien annuel pour atteindre 330 millions de passagers d’ici à la fin de la décennie. Cette perspective explique l’importance de la commande passée à Airbus par le groupe Saudia, qui voit en elle une étape cruciale pour dynamiser le secteur aérien national.
L’investissement aérien comme levier
Le choix de l’aviation pour booster l’économie n’est pas anodin. L’Arabie saoudite dispose déjà de plusieurs grands aéroports et espère positionner ses hubs comme des points de transit majeurs entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Ce positionnement géographique stratégique ambitionne de créer des milliers d’emplois et de générer d’importants revenus. À terme, cette stratégie doit permettre de faire de Riyad un rival des grands hubs aériens mondiaux comme Dubaï ou Istanbul.
Le marché aérien est également une porte d’entrée pour le tourisme, un autre pilier essentiel de Vision 2030. L’Arabie saoudite souhaite attirer 100 millions de touristes par an d’ici à 2030, grâce à des projets pharaoniques tels que Neom, une ville futuriste en cours de construction, et The Line, une ville linéaire révolutionnaire.
Financements et partenariats internationaux
Pour concrétiser ces projets, l’Arabie saoudite a besoin de financements massifs. Face à la baisse des recettes pétrolières, le royaume multiplie les partenariats, notamment avec la Chine. Riyad s’appuie sur les investissements étrangers pour réduire son déficit et concrétiser ses projets. Les capitaux chinois jouent un rôle crucial dans cette stratégie.
La Chine, de son côté, voit dans ces partenariats une opportunité de renforcer ses liens économiques et diplomatiques au Moyen-Orient. En investissant dans l’infrastructure et l’économie saoudiennes, elle consolide également sa présence dans une région clé, aussi bien sur le plan géopolitique qu’économique.
Les défis d’un changement de cap
La modernisation de l’Arabie saoudite et sa diversification économique ne se feront pas sans embûches. Outre les défis financiers, le royaume doit transformer une culture d’entreprise et une société longtemps fermées et conservatrices. Le pays doit également améliorer son image internationale, souvent ternie par ses violations des droits de l’homme.
Les réformes libérales s’efforcent d’attirer les investisseurs et les touristes, mais elles doivent encore convaincre une grande part de la population saoudienne, attachée à ses valeurs traditionnelles. Les autorités doivent en outre être vigilantes quant aux effets des investissements chinois, afin d’éviter une dépendance trop forte envers un acteur économique unique.
L’Arabie saoudite est à un tournant de son histoire. La réussite du projet Vision 2030 pourrait transformer le royaume en un état prospère et diversifié économiquement. Toutefois, les défis restent nombreux et les doutes subsistent concernant la capacité du pays à mener à bien cette transformation spectaculaire. L’avenir de l’Arabie saoudite sera-t-il dominé par la réussite de cette transition ou par les obstacles qu’elle rencontre ?
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