Entre le 12 et le 14 mai, quatre pays d’Afrique de l’Est ont été gravement touchés par des pannes internet dues à l’endommagement des câbles sous-marins Seacom et Eassy.
Développement sous contrainte
Les câbles sous-marins sont l’épine dorsale de la connectivité en Afrique de l’Est, reliant des millions de personnes au reste du monde. Cependant, leur fragilité et leur nombre insuffisant posent de sérieux défis. La récente panne, qui a affecté le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda et l’Ouganda, met en lumière la vulnérabilité de ces infrastructures essentielles. Le Mozambique et le Malawi ont également souffert de ce dysfonctionnement, démontrant l’ampleur des conséquences d’un incident à grande échelle.
Dépendance technologique
La région est fortement dépendante de ses infrastructures numériques pour divers aspects de la vie quotidienne, allant du commerce à l’éducation en passant par les services de santé. Pendant ces trois jours de coupure, de nombreux secteurs ont été paralysés, soulignant l’urgence d’investir dans des solutions plus résilientes. L’économie numérique, notamment le commerce électronique et les services bancaires en ligne, a souffert de ces interruptions, provoquant des pertes financières substantielles pour entreprises et particuliers.
Infrastructures fragiles
Les câbles Seacom et Eassy sont essentiels, mais leur fragilité les rend vulnérables à divers types d’incidents, allant de dommages accidentels causés par des ancres de navire à des actes de sabotage potentiels. Cette vulnérabilité est exacerbée par une maintenance parfois insuffisante et des investissements inadéquats dans des technologies de protection avancées. Renforcer ces infrastructures apparaît comme une priorité pour éviter de nouvelles perturbations.
Vers une diversification
Pour réduire cette dépendance critique, il est impératif de diversifier les routes de connexion. L’Afrique de l’Est doit explorer d’autres technologies comme les connexions par satellite ou les réseaux terrestres en fibre optique, afin de pallier les lacunes des infrastructures sous-marines. Les projets de liaison terrestre, comme celui reliant le Kenya à l’Éthiopie puis à l’Égypte, offrent une solution complémentaire. De plus, l’utilisation croissante de satellites peut offrir une bouée de sauvetage additionnelle, bien que cette technologie soit encore coûteuse et limitée en capacité.
Initiatives en cours
Face à ce contexte, plusieurs initiatives sont déjà en cours. Des investissements sont dirigés vers le renforcement des infrastructures existantes et la mise en place de nouveaux câbles sous-marins. Le projet 2Africa, un consortium qui vise à encercler le continent avec un nouveau câble sous-marin, figure parmi les plus prometteurs. Ce câble devrait offrir une capacité de connexion inédite et une résilience supérieure.
Coopération régionale
La coopération régionale est cruciale pour surmonter ces défis. Les pays de l’Afrique de l’Est doivent travailler ensemble pour mutualiser leurs efforts et leurs ressources. Les organisations régionales, comme la Communauté d’Afrique de l’Est, peuvent jouer un rôle de coordination et de soutien financier pour ces projets d’infrastructure. Un cadre collaboratif pourrait renforcer la résilience du réseau global et permettre une meilleure gestion des crises.
Un avenir numérique
En dépit des défis actuels, les perspectives sont encourageantes pour l’Afrique de l’Est. Les gouvernements et les acteurs privés montrent une volonté accrue d’investir dans les technologies de l’information et de la communication (TIC). Des initiatives telles que la réduction des coûts d’accès à internet et la promotion de l’innovation numérique témoignent d’un engagement vers un avenir mieux connecté.
La récente panne souligne l’importance cruciale de renforcer les infrastructures numériques pour garantir une connectivité stable. Alors que l’Afrique de l’Est s’efforce de diversifier ses routes de connexion et d’améliorer ses réseaux, une question se pose : cette nouvelle dynamique sera-t-elle suffisante pour surmonter les défis de l’ère numérique et offrir un accès internet de qualité à tous ses citoyens ?