La Russie, confrontée à des sanctions occidentales rigoureuses, cherche désormais à conquérir le marché algérien pour ses produits laitiers, marquant ainsi une nouvelle étape dans sa stratégie d’expansion économique.
Contexte géopolitique et économique
Depuis l’instauration des sanctions économiques à la suite de l’invasion de l’Ukraine, la Russie a été contrainte de revoir ses stratégies commerciales, se tournant vers des marchés hors de l’influence occidentale. L’Afrique et l’Asie, déjà ciblées pour les exportations de pétrole et de blé, voient aujourd’hui la Russie envisager de nouvelles avenues pour ses produits laitiers.
Une stratégie précise pour l’Algérie
Artem Belov, président de l’Union nationale des producteurs laitiers de Russie, a récemment dévoilé un plan ambitieux. La stratégie consiste à augmenter les exportations de produits laitiers de 15 à 20 % par an, avec une attention particulière portée sur le marché algérien. Une première étape de ce plan ambitieux a été concrétisée par une livraison de 500 tonnes de lait écrémé en poudre en provenance de la région de la Volga.
Infrastructures locales et concurrence internationale
La Russie entend renforcer ses relations économiques avec l’Algérie en créant des infrastructures de production locales. Mais ce marché est déjà occupé par des acteurs de poids comme la Nouvelle-Zélande, l’Argentine, l’Uruguay, la Pologne, la Belgique et la France. Ces pays fournissent traditionnellement une large portion des 400.000 tonnes de lait en poudre importées annuellement par l’Algérie. La concurrence s’annonce donc rude pour la Russie.
Objectifs algériens et autosuffisance
De son côté, l’Algérie n’est pas en reste dans cette course. Pour réduire sa dépendance vis-à-vis des importations alimentaires, le pays a conclu un accord avec le groupe qatari Baladna. Ce partenariat prévoit de réduire de moitié les importations de lait en poudre d’ici 2026 en produisant localement 33.000 tonnes annuelles dans un premier temps.
Projets à long terme et développement du secteur laitier
Le projet « Baladna » ne s’arrête pas là. À long terme, il vise une production de 194.000 tonnes de lait en poudre par an, avec une extension significative du cheptel bovin pour atteindre 270.000 têtes de bétail. Ce développement massif promet la création de milliers d’emplois directs et indirects, contribuant à la sécurité alimentaire du pays.
Implications économiques et alimentations
Ce projet illustre l’engagement de l’Algérie à réduire ses dépenses en importations alimentaires. Pour la Russie, il s’agit d’une occasion de renforcer son influence économique dans le Maghreb tout en diversifiant ses marchés exportateurs. Un tel plan montre également comment les relations économiques peuvent servir de levier pour ajuster aux enjeux géopolitiques internationaux.
La dynamique qui se dessine entre la Russie et l’Algérie, marquée par des alliances stratégiques et des projets ambitieux, pourrait-elle redéfinir les équilibres économiques régionaux ?