Un geste surprenant de Kley Saley, ancien pasteur devenu disciple animiste, a provoqué la fuite des fidèles d’une église en Côte d’Ivoire, soulevant des débats enflammés sur les réseaux sociaux.
En Côte d’Ivoire, la scène est digne d’un film à suspense. Ce dimanche 19 mai 2024, l’artiste Kley Saley a créé un véritable choc parmi les fidèles d’une église locale, comme le rapporte une page populaire de l’actualité ivoirienne. L’ancien pasteur, converti à l’animisme et adepte du célèbre féticheur Aziz 47, a délibérément provoqué une perturbation lors d’un service religieux.
L’incident enflamme les réseaux sociaux
Dans une vidéo qui circule largement sur internet, Kley Saley apparaît vêtu d’une tunique rouge assortie d’une bande de même couleur autour de la tête, s’adonnant à des incantations. L’artiste a partagé cette séquence avec une légende explicite : « Ce matin, dans cette tenue, je suis rentré dans une église tout en sueur, eux étant en pleine louange, tous les fidèles ont déserté les lieux… »
La scène filmée a provoqué un torrent de réactions sur les réseaux sociaux. Des commentaires de tout genre s’y bousculent, certains exprimant une véritable inquiétude quant à la santé mentale de Saley : « Ce monsieur, il faut le dire tout net, a un problème de santé mentale. Malheureusement, en Afrique, tant que tu te portes physiquement bien, personne ne s’intéresse à ta santé mentale. » D’autres préfèrent ironiser sur ses motivations sous-jacentes : « C’est mieux que nous fassions une cotisation pour lui donner l’argent qu’il veut en même temps. Parce que ce monsieur veut à tout prix être multimillionnaire. Raison pour laquelle il est toujours dans des choses bizarres. »
Un parcours atypique
Kley Saley n’est pas un inconnu du public ivoirien. Ancien pasteur pendant plus de douze ans, il a attiré l’attention par sa transition radicale vers l’animisme. Cette conversion, selon ses propres dires, est le résultat d’une profonde désillusion. Dans une interview, il a révélé avoir été trompé et vivre dans la mendicité, peinant à subvenir aux besoins de sa famille. Saley indique que son engagement envers Jésus-Christ n’a rien apporté de tangible à sa vie, si ce n’est des expulsions répétées de ses appartements.
Ces déclarations témoignent d’une crise spirituelle mais aussi économique. Saley semble rejeter en bloc son passé chrétien au profit d’une nouvelle voie qu’il espère plus prospère et alignée avec ses attentes. Sa démarche reflète une quête de réponses et de solutions, même si celles-ci passent par des gestes controversés et des choix radicalement opposés.
Un symbole de choc des croyances
La démarche de Kley Saley illustre de manière frappante le conflit entre les religions traditionnelles et modernes en Afrique. En se tournant vers l’animisme, Saley remet en question l’uniformité de la foi chrétienne qui a largement façonné les sociétés africaines contemporaines. Au-delà des réactions outrées et sceptiques, son geste pose des questions cruciales sur la liberté de culte, les désillusions liées à la foi et les alternatives spirituelles en quête de reconnaissance.
Le choix vestimentaire de Saley n’est pas anodin non plus. Le rouge, couleur liée symboliquement à la puissance et à la protection dans plusieurs cultures africaines, est interprété ici de manière diverse. Pour certains, il s’agit d’un signe de rébellion et d’indépendance spirituelle, tandis que pour d’autres, cela reflète un besoin de provoquer et d’attirer l’attention, sans but spirituel réel.
La voix des internautes face à la controverse
La force des réseaux sociaux dans cette affaire est indéniable. Les plateformes deviennent un tribunal public où chacun exprime ses opinions, souvent tranchées. Pourtant, au-delà des débats passionnés se profile une question plus vaste : l’art devrait-il s’immiscer dans le domaine sacré ? Sans nécessairement le vouloir, l’artiste a mis en lumière des tensions latentes et des non-dits au sein des communautés religieuses.
Alors que certains voient en Kley Saley un provocateur, d’autres le perçoivent comme un symptôme d’un malaise plus large, à l’intersection de la religion, de l’identité et de la survie économique. Cet événement va-t-il inciter à une introspection collective sur la place de la foi et les alternatives spirituelles en Afrique ? Seul l’avenir le dira. Quant à vous, chers lecteurs, quel impact les gestes de figures publiques peuvent-ils avoir sur notre perception des croyances et des pratiques religieuses ?
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