Intégrer un Hyperloop, une technologie futuriste de transport à grande vitesse toujours en développement depuis 10 ans, à la conception de The Line : voilà ce que projette la mégapole inachevée de l’Arabie Saoudite. Mais ce nouveau volet du plan saoudien provoque des interrogations quant à l’avenir de cet ambitieux projet.
Le rêve audacieux d’une technologie de transport futuriste
C’est en réponse à une demande d’informations concernant les moyens de transport au sein de la prochaine cité futuriste que les équipes de The Line se sont exprimées. Selon elles, leur choix s’engagerait initialement vers l’utilisation de trains à grande vitesse pour répondre aux besoins de la population locale. Cependant, avec l’accroissement attendu de la demande de mobilité liée à la hausse de la population, elles envisagent également d’intégrer à leur palette l’Hyperloop.
L’inachèvement de l’hyperloop, un nuage sur l’horizon de the line
Desservant un projet de ville de 170 km de long en friche dans le désert saoudien, ce mode de déplacement ultrasonique reste toujours en phase de test, une décennie après sa conception imaginaire par Elon Musk. Même si l’idée avait initialement suscité un fort enthousiasme, presque aucun essai n’a abouti et la grande majorité des entreprises se sont retirées du projet, une réalité qu’ils ne peuvent éluder. Malgré quelques efforts encore en cours, aucun test n’a atteint la vitesse souhaitée de 1000 km/h, un constat peu encourageant.
La faisabilité du projet : un défi technologique et financier
Envisager un tel projet dans la ville dystopique de The Line pourrait être interprété comme un caprice extravagant. En effet, l’infrastructure nécessaire pour le bon fonctionnement d’un Hyperloop est imposante et requiert des investissements massifs. Par exemple, un projet canadien d’Hyperloop, initialement prévu pour relier les villes d’Edmonton et Calgary, a été estimé à 18 milliards de dollars. De plus, les difficultés techniques et financières de la construction de la ville elle-même sont déjà conséquentes.
La ville de the line : un futur incertain
Repoussée à une échéance ultérieure non communiquée, elle ne pourra pas être totalement achevée en 2030 comme initial prévu. En outre, les nouvelles estimations suggèrent que la ville ne sera alors longue que de 2,4 km, représentant à peine plus de 1% de sa longueur totale prévue. De plus, la population anticipée est de loin inférieure aux attentes initiales, avec seulement 300 000 résidents contrairement aux 9 millions envisagés. En outre, le coût exorbitant du projet Neom, estimé à 1 500 milliards de dollars, pose des défis financiers supplémentaires. Le royaume a dû chercher de nouvelles sources de financement, sollicitant des prêts bancaires et recherchant des investisseurs étrangers.
En plus des défis technologiques et financiers, l’intégration de l’Hyperloop à The Line pourrait soulever un autre problème : comment assurer la sécurité des passagers ? Certains projets d’Hyperloop, tels qu’Hyperloop One, avaient été conçus pour transporter des marchandises, et non des personnes, car la vitesse élevée potentiellement atteinte pourrait poser des problèmes de santé. Comment The Line prévoit-elle de surmonter ce défi supplémentaire ?
Ce scénario apocalyptique soulève la question de savoir si, avec le passage du temps, les projets innovants mais non achevés comme l’Hyperloop et The Line peuvent effacer les doutes sur leur pertinence ou si, à contrario, ils se transformeront en métaphores de leur propre ambition excessive. Que signifie réellement l’avenir pour des projets aussi audacieux et controversés ?