Le Nigeria, pays membre de l’OPEP, pourrait améliorer sa production pétrolière significativement, atteignant jusqu’à 6 millions de barils par jour à condition d’adéquats investissements dans son secteur énergétique, assure le ministre national du Pétrole. Cette déclaration intervient alors que la production pétrolière du pays a subi un coup suite au départ de la firme Shell.
Potentiel pétrolier du Nigeria : une source de richesse
Il ressort clairement des propos du ministre du Pétrole, Heineken Lokpobiri, que le Nigeria et d’autres pays africains possèdent d’importantes réserves pétrolières et gazières non explorées. Ces réserves pourraient être une source incontestée de richesse nationale, à condition que ces pays puissent surmonter les entraves de nature économique et politique touchant actuellement la région.
Le manque d’investissements freine la production
Un des obstacles majeurs à la production pétrolière et gazière réside dans la pénurie de capitaux. Lokpobiri explique que l’accès limité au capital empêche l’ensemble de ces pays d’explorer et d’exploiter pleinement leurs potentiels énergétiques. Le ministre accuse les pays occidentaux de souhaiter freiner leur développement pétrolier et gazier en entravant l’accès aux capitaux.
La question de la mauvaise gestion et de la corruption
Cependant, alors que Lokpobiri place le manque d’investissements comme principal frein à la production, d’autres experts dressent un tout autre diagnostic. Joe Mensah, vice-président principal de Kosmos Energy, relève le manque de leadership et la corruption comme les véritables facteurs qui bloquent le développement de l’Afrique. « La corruption. C’est ça qui nous tue. Il y a beaucoup d’argent sur le continent aujourd’hui, vous n’avez pas besoin de sortir du continent pour trouver de l’argent pour travailler », confie Mensah.
La transition énergétique : une question de pays riches ?
Une autre question soulevée par le ministre concerne la transition énergétique. Selon lui, avant de pouvoir considérer une migration vers des carburants plus propres, ces pays doivent d’abord répondre à leurs besoins en énergie. C’est dans ce contexte qu’il souligne le fait que les promesses de financement faites par la COP pour atténuer le réchauffement climatique « ne se réaliseront jamais ». Ce point de vue pose clairement la question de savoir si l’Afrique, malgré ses énormes ressources, est prête pour une transition énergétique.
Ce constat amène à une réflexion plus large sur la gestion de l’énergie dans les pays africains, ainsi que sur la responsabilité des pays développés dans ce domaine. Sommes-nous face à une nouvelle forme de néocolonialisme énergétique, où les pays riches dictent la manière dont l’énergie est produite dans les pays pauvres ? Est-il juste d’exiger des pays en développement une transition vers des énergies renouvelables alors qu’ils tentent encore de satisfaire leurs besoins énergétiques de base, souvent par le biais de ressources fossiles abondantes sur leurs territoires ?