Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général de l’ex Pastef, est en lice pour la présidentielle sénégalaise prévue le 24 mars prochain. Se présentant comme le candidat de l’opposition antisystème, ce populiste promet de tout réformer une fois au pouvoir. Mais son amateurisme, son manque de charisme et ses liens troubles avec l’Islam radical interrogent.
Emprisonné depuis presque un an pour « outrage à magistrat », Bassirou Diomaye Faye vient de bénéficier de la loi d’amnistie votée le 6 mars par l’Assemblée nationale du Sénégal. Fraîchement libéré, le secrétaire général et membre fondateur de l’ex Pastef a déjà présenté sa candidature à l’élection présidentielle reportée au 24 mars prochain.
Le profil classique du candidat « antisystème »
Ce compagnon d’Ousmane Sonko se présente comme un candidat « antisystème », celui qui viendra renverser la table. Il prévoit notamment de réformer la politique monétaire en renonçant au France CFA, désignée comme une devise colonialiste par la sphère panafricaniste. Le quarantenaire veut également modifier le régime politique en introduisant le poste de vice-président.
Diomaye Faye en apprenti argentier
Pour une bonne partie des Sénégalais, Bassirou Diomaye Faye ne sait rien de ce qu’il dit. Il ne ferait que reprendre des idées panafricanistes glanées ici et là. Son programme ne serait donc qu’un ramassis d’opinions de trottoirs. Un pur démagogue donc ! Sur la monnaie, on craint la création d’une devise nationale aussi catastrophique que le franc guinéen et l’ouguiya mauritanienne.
La vice-présidence problématique pour la démocratie sénégalaise
La plupart des Sénégalais souhaitent garder la monnaie commune ouest-africaine, le Franc CFA, car plus stable et forte. Il faut simplement la réformer, principalement délocaliser sa fabrication. Sur la proposition de création de la vice-présidence, Bassirou Diomaye Faye est soupçonné de vouloir détricoter la démocratie sénégalaise. En effet, en cas de décès ou d’incapacité du président à diriger, le vice-président prendrait le pouvoir alors qu’il n’a pas été élu par le peuple.
Une marionnette aux mains d’Ousmane Sonko ?
La candidature de Diomaye Faye interpelle à un autre niveau. A savoir sa personnalité, qui cristallise toutes les inquiétudes. On lui trouve des lacunes sévères pour prétendre accéder à la présidence. Contrairement à son compagnon Ousmane Sonko, lui aussi populiste mais qui a le don d’électriser les foules, le SG du Pastef n’a aucun charisme et aucune éloquence. Même s’il se murmure qu’il est en réalité plus radical et violent que son mentor. On craint donc qu’il ne devienne une marionnette aux mains de puissances étrangères.
Une gouvernance du type Medvedev et Poutine ?
Il pourrait aussi être le pantin de son bras droit, Sonko, toujours en prison et inéligible à la présidentielle à venir. Les Sénégalais pensent d’ailleurs que ce n’est pas un hasard qu’il veuille créer un poste de vice-président. Ce serait pour partager le pouvoir avec Ousmane Sonko. On pourrait alors vivre le scénario russe avec Dimitri Medvedev et Vladimir Poutine. Dans un tel cas, Sonko gouvernerait par procuration en attendant de s’installer au palais présidentiel. Ce serait une grave atteinte à la démocratie sénégalaise.
Rigorisme ou extrémisme religieux ?
Bassirou Diomaye Faye, candidat par défaut de l’ex Pastef, est en outre soupçonné d’entretenir des liens troubles avec les mouvements extrémistes. C’est ce qu’a notamment pointé le député Cheikh Seck, qui considère l’homme politique comme « le sommet du salafisme » et comme « un salafiste grandeur nature ». Si cette accointance se vérifie, cela constituerait un grand danger pour le Sénégal, l’un des derniers remparts contre le terrorisme et l’extrémisme religieux en Afrique de l’Ouest.
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