On dit depuis longtemps aux Africains que notre agriculture est arriérée et doit être abandonnée pour une version du 21e siècle de la Révolution verte qui a permis à l’Inde de se nourrir. La science et la technologie occidentales, sous la forme de semences modifiées par la science et la technologie, les engrais et pesticides synthétiques, les machines alimentées au pétrole et l’irrigation artificielle ont été la clé de ce miracle, nous sommes informés, et nous devons nous aussi suivre cette voie.
L’un des principaux partisans de ce point de vue est la Cornell Alliance for Science (CAS), fondée en 2014 pour dépolariser le débat chargé autour des semences génétiquement modifiées (GM). Avec un financement de 22 millions de dollars à ce jour de la Fondation Bill et Melinda Gates, la CAS défend en fait systématiquement les semences GM, arguant qu’elles sont saines, productives et respectueuses de l’environnement, tout en attaquant l’agroécologie comme étant économiquement et socialement régressive.
La tradition africaine
En revanche, l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA), qui représente plus de 200 millions d’agriculteurs, de pêcheurs, d’éleveurs, de peuples autochtones, de femmes, de consommateurs et d’autres dans tous les pays africains sauf cinq, estime que l’agroécologie est ce dont notre continent a besoin.
Ci-après les cultures les plus rentables sur le continent :
Les méthodes de culture à petite échelle et respectueuses de l’environnement utilisant les connaissances et les intrants indigènes et la science de pointe augmentent la variété, la valeur nutritive et la quantité des aliments produits dans les exploitations agricoles tout en stabilisant les économies rurales, en promouvant l’égalité des sexes et en protégeant la biodiversité.
Un rendement faible
La famine en Afrique provient d’un seul facteur, affirment les boursiers de la CAS : les rendements des cultures sont relativement faibles. La raison en est, premièrement, que les semences sélectionnées et partagées par les agriculteurs sont improductives, à leur avis ; ceux-ci devraient être remplacés par des OGM.
Deuxièmement, les agriculteurs africains n’utilisent pas suffisamment de produits agrochimiques, un déficit qui doit également être corrigé. Et troisièmement, les agriculteurs africains cultivent une multitude de cultures pour nourrir leurs familles ; s’ils se concentrent plutôt sur la culture de produits de base pour les marchés panafricains et mondiaux, ils obtiendront de bien meilleurs rendements tout en répondant à leurs problèmes de nutrition et de santé.
Ça vous a plu ? 4.5/5 (28)