L’entrepreneur et homme politique, Aliou Boubacar Diallo, a réitéré dans une tribune au quotidien l’Indépendant son appel à une solution politique consensuelle à la crise que traverse le pays. Selon lui, le déblocage qu’il proposait par une action de la Cour de Justice de la CEDEAO n’a plus lieu d’être depuis l’entrée en fonction de la nouvelle Cour Constitutionnelle. Il estime que la voie vers une solution purement malienne se dessine.

Selon Aliou Boubacar Diallo, chef de file de l’ADP-Maliba et troisième de l’élection présidentielle de 2018, tous les regards sont à présent tournés vers la nouvelle Cour Constitutionnelle. « La solution politique peut désormais être entièrement malienne », insiste-t-il.

Dans un blocage politique depuis presque trois mois, le Mali doit résoudre plusieurs équations parmi lesquelles figurent avant tout l’épineuse question de l’Assemblée Nationale et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. En ce qui concerne l’Assemblée malienne, c’est le sort des 31 députés dont l’élection est contestée qui pose problème. Pour le Président d’Honneur de l’ADP-Maliba, il faut agir sans dissoudre l’Assemblée Nationale car cela « reviendrait à faire injustice à une écrasante majorité légitime de l’hémicycle, dont une partie a été élue dès le premier tour ».

Pour contourner le verrou de l’arrêt controversé de la défunte Cour Constitutionnelle, Aliou Boubacar Diallo propose aux neuf nouveaux sages de prendre un « arrêt de novation » qui annulerait le précédent arrêt en introduisant un nouveau texte. L’avantage de cet arrêt de novation serait de permettreaux sages de la Cour de vider le contentieux électoral, sans violer la Constitution, tout leur offrant le choix soit de reprendre l’élection dans les localités contestées ou de valider purement et simplement les résultats du Ministère malien de l’administration territoriale.

Selon le Président d’honneur de l’ADP-Maliba, la dissolution de l’ancienne Cour Constitutionnelle, dont la partialité lors du décompte du dernier scrutin a mis le feu aux poudres, a calmé une partie des tensions. En revanche, c’est la suite donnée aux contentieux sur l’Assemblée Nationale qui définira la suite de la trajectoire politique du Mali.

« Le peuple malien a trop souffert », a-t-il poursuivi. « Les nouveaux sages de la Cour constitutionnelle sauront-ils trouver une solution politique rendant justice ? », s’est-il toutefois demandé. L’arrêt de novation serait donc une solution politique et juridique qui aurait le mérite « de rendre justice aux électeurs (…) et serait un avertissement sans précédent pour toute autre tentative future de manipulation des résultats », a conclu Aliou Boubacar Diallo.

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Rédacteur passionné d'actualité. Depuis cinq ans, je contribue à Afriquenligne.fr, où je me spécialise dans les reportages sur les droits humains et la culture africaine. Ayant grandi dans une famille qui valorisait l'art et la politique, j'ai toujours été attirée par les histoires qui montrent la richesse et la complexité de notre continent. Je voyage fréquemment à travers l'Afrique pour recueillir des témoignages authentiques, me permettant de présenter des perspectives souvent négligées. Mon objectif est de mettre en lumière les défis et les réussites qui définissent notre identité collective. Contact : [email protected]

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