À l’issue de sa mission au Mali, une délégation de la CEDEAO a fait plusieurs propositions pour sortir de la crise sociopolitique actuelle. Elle a notamment suggéré l’organisation d’élections partielles dans les circonscriptions électorales où il y a eu des contestations et la formation d’un gouvernement d’union nationale. Des pistes de solutions déjà émises par l’honorable Aliou Boubacar Diallo.
Une mission de la CEDEAO, conduite par le ministre nigérien des Affaires étrangères M. Kalla Ankourao, a eu des rencontres avec les acteurs politiques et des membres de la société civile, le vendredi 18 juin pour s’enquérir de la situation sociopolitique au Mali et aider le pays a sortir de sa crise. Au terme des discussions, la délégation a rendu publique un communiqué, qui reprend exactement les propositions faites, la veille, par l’honorable Aliou Boubacar Diallo.
Éviter le danger d’un vide constitutionnel
Dans sa déclaration pour une sortie de crise au Mali, le député de Kayes a fait savoir que la dissolution de l’Assemblée Nationale, réclamée par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M 5–RFP), n’est pas une solution.
Selon lui, « elle contribuerait, au contraire, à une généralisation de la crise » et créerait un vide constitutionnelle, tout comme la démission du Président de la République. « L’Assemblée Nationale est une Institution de la République dont le rôle et l’importance restent indiscutables en ce qu’elle est chargée de légiférer, de contrôler l’Action Gouvernementale et ce, au nom du peuple malien tout entier », a-t-il fait valoir.
Une position partagée par la CEDEAO, qui insiste sur « l’importance du respect des Institutions de la République et notamment des voies constitutionnelles pour l’accession au pouvoir ».
Des solutions pacifiques et justes
Aliou Boubacar Diallo propose plutôt l’organisation d’élections partielles dans les circonscriptions électorales. « Nous demandons plutôt la création d’une commission des sages chargée de discuter avec nos collègues et les candidats malheureux des circonscriptions faisant l’objet de vives contestations, afin d’envisager des solutions de décrispation pouvant aller, si nécessaire, jusqu’à la reprise du scrutin dans les circonscriptions concernées », a suggéré le député de Kayes.
Il rappelle à juste titre que, sur les 147 députés de l’hémicycle, ceux ayant été proclamés élus sans irrégularités constituent plus de 80% des députés de cette 6e Législature.
Aliou Boubacar Diallo adhère toutefois à certaines exigences des contestataires, dont la démission de la Présidente de la Cour Constitutionnelle. Il estime que Madame Manassa Danioko ne mérite plus la confiance du peuple malien après ses actes négatifs lors des législatives de 2013 et 2020 ainsi qu’à la présidentielle de 2018. Sa démission s’impose donc.
Le président du groupe parlement « Benso » assure en outre que le CDP entreprendra « toutes les démarches utiles et nécessaires pour participer à la recherche de solutions pacifiques et à l’apaisement du climat sociopolitique afin d’alléger les souffrances » des « laborieuses populations » du Mali.
La nécessité de mettre en place un gouvernement de consensus
Enfin, Aliou Boubacar Diallo se dit favorable à un gouvernement de large ouverture pour accélérer la stabilisation du pays. La majorité présidentielle et la CEDEAO sont également de cet avis. Ce gouvernement de consensus permettra de mettre en œuvre, aussi rapidement que possible, les recommandations du dialogue national inclusif (DNI). Parmi lesquelles, l’organisation d’un référendum constitutionnel et la relecture de certains articles de l’Accord de paix d’Alger.