Jumia, la société de commerce électronique panafricaine, fermera ses activités au Rwanda, quelques semaines seulement après son départ du Cameroun et de la Tanzanie. Ces fermetures font suite à la chute du cours de l’action de l’entreprise. Cela réduit donc la présence de la société dans 11 pays africains.
Cette situation reflète la difficulté de gérer une entreprise de e-commerce sur un continent avec une infrastructure faible, une logistique sous-développée et un manque général de confiance dans les achats en ligne. Cela met également un brun dans ce que la société soutenue par Rocket Internet a longtemps présenté comme l’un de ses principaux avantages.
Un changement de stratégie
Sacha Poignonnec, co-directeur général de la société, a déclaré que les fermetures étaient de routine, car la société réévalue ses marchés, ses produits et ses services. Il a noté que par le passé, il avait quitté des pays comme le Mozambique et fermé ses activités de covoiturage.
Voici une vidéo annonçant l’entrée en bourse de la société :
Jumia a également annoncé la fermeture de son site Internet de voyage. C’est une continuité des changements récents et la stratégie est aujourd’hui d’amener Jumia à la rentabilité et à stimuler la pénétration de JumiaPay, a-t-il indiqué.
Pourquoi une telle décision ?
La société a déclaré que ces changements faisaient partie d’une stratégie d’optimisation de portefeuille annoncée en novembre. M. Poignonnec a souligné la nécessité de maîtriser les coûts. Les pertes ont atteint 54,6 millions d’euros au troisième trimestre, contre 40,6 millions d’euros un an plus tôt.
Jumia a enregistré plus de 1 milliard de dollars de pertes depuis son lancement en 2012 au Nigéria. Mais M. Poignonnec a cité le succès d’Amazon, d’Alibaba en Chine et de Mercado Libre en Amérique latine comme preuve que le modèle que Jumia poursuit peut fonctionner. Il a souligné la hausse du nombre de clients et de vendeurs comme des signes positifs.