Le parlement kényan est un terrain de jeu difficile. Et comme dans tout autre pays, les pus grands ont tendance à jouer dur et à garder le pouvoir pour eux. C’est exactement ce que les hommes au parlement ont fait, en refusant de partager leur pouvoir politique. Depuis huit ans, les femmes militent pour un rôle plus important en politique.
Mais la dernière tentative pour adopter le projet de loi visant à satisfaire les exigences de la constitution de 2010 a échoué. La possibilité, du moins pour le moment, de réformer l’environnement politique du pays est également perdue.
La peur
Afin de satisfaire les exigences de la règle des deux tiers, il faudrait nommer 42 femmes, ce qui porterait le nombre total de législateurs de 349 à 391. Certains Kényans craignent que, dans un pays comptant des députés parmi les mieux rémunérés du monde, une assemblée nationale élargie se traduise par une charge fiscale supplémentaire.
Voici une vidéo présentant une militante kényane pour l’égalité des sexes :
D’autres craignent de perdre le droit de décider qui les représente si les partis politiques assument le fait de nommer de nouvelles femmes parlementaires. Certains députés masculins ont exprimé la crainte que le vote des femmes ne soit compromis par l’utilisation de critères de nomination douteux par les partis politiques.
Crainte d’une émeute
Face aux difficultés rencontrées dans le passé pour faire adopter le projet de loi sur l’égalité des sexes, beaucoup s’attendaient à ce que le président Uhuru Kenyatta, son adjoint William Ruto et l’ancien premier ministre Raila Odinga, qui dirige désormais le principal groupe d’opposition, lisent l’acte anti-émeute à leurs députés.
Par le passé, ces dirigeants nationaux ont uni leurs forces et incité les parlementaires à s’aligner. Le président, avec le soutien de M. Odinga, a récemment réussi à faire adopter de nouvelles mesures fiscales impopulaires auprès des députés et du public.