Les autorités kényanes « violent le droit à l’information des citoyens » en empêchant le fonctionnement de certaines chaînes de télévision privées, a déclaré Human Rights Watch. Il s’agit de chaînes qui ont quand même retransmis l’investiture symbolique de Raila Odinga en tant que « président du peuple » malgré l’interdiction du gouvernement.
Human rights watch défend les médias kényans
L’organisation de défense des droits de l’homme a publié une déclaration qui a également mis en évidence la détérioration de l’état des droits de l’homme à cause du gouvernement d’Uhuru Kenyatta. « Les autorités kényanes ferment des médias à un moment crucial et, du coup, violent le droit à l’information du public », a déclaré Otsieno Namwaya, chercheur pour Human Rights Watch. « Elles devraient immédiatement rendre à ces médias leurs licences et leur permettre d’informer à nouveau le public », a-t-il ajouté. De plus, « les représentants du gouvernement ont intimidé, harcelé et menacé des médias, des journalistes ou des blogueurs qui écrivent sur des sujets sensibles », a déclaré l’organisation de défense des droits de l’homme.
Rappel des faits
Les propriétaires de médias kényans ont publié un communiqué dans lequel ils ont déclaré qu’ils avaient été avertis par le président Huru Kenyatta de « ne pas diffuser » l’investiture symbolique de Raila Odinga. Ils affirment également dans ce communiqué que le président a menacé de « fermer et révoquer les licences de tout média qui diffuserait la cérémonie en direct ». Mais le jour de la cérémonie, certaines chaînes ont défié cet ordre présidentiel, dont les trois principales stations de télévision privées du pays, à savoir Citizen TV, KTN News et NTV, dont les émissions ont été coupées depuis. C’est ce blocus que Human Rights Watch condamne fermement. D’ailleurs, Human Rights Watch est intervenu en Afrique plusieurs fois en ce début d’année 2018, notamment en Somalie et en République démocratique du Congo.