EN BREF |
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Les graines, ces fragments d’avenir, représentent l’espoir pour Éliane Ubalijoro, directrice générale du Centre pour la recherche forestière internationale et l’agroforesterie mondiale (Cifor-Icraf). Chargée du transport de précieuses semences africaines vers le Svalbard, elle voit en elles un potentiel de reconstruction post-catastrophe. En effet, les banques de graines ont déjà prouvé leur utilité, notamment au Rwanda après le génocide de 1994. Le coffre-fort de graines du Svalbard, souvent appelé « banque de graines pour l’Apocalypse », accueille désormais treize espèces africaines, dont les semences doivent être soigneusement entretenues pour préserver leur capacité à germer.
Replanter après la catastrophe
Le continent africain, berceau de l’humanité, abrite des trésors végétaux inestimables. Parmi eux, Faidherbia albida, capable de transformer l’azote de l’air pour fertiliser les sols, et le teck d’Arabie, Cordia africana, réputé pour son bois résistant et ses fruits. L’objectif est clair : replanter ces essences après une catastrophe, qu’elle soit naturelle ou humaine. Cependant, cette ambition ne se réalise pas sans défis. Il est crucial de recréer des environnements propices à leur croissance, faute de quoi la biodiversité pourrait en pâtir. Placer des arbres hors de leur zone d’origine pourrait conduire à des déserts écologiques, comme le prévient Éliane Ubalijoro. Les pollinisateurs locaux, ne reconnaissant pas ces espèces, pourraient ignorer ces arbres, compromettant ainsi l’écosystème.
Le rôle indispensable des femmes
En Afrique, l’agriculture repose souvent sur les épaules des femmes, avec plus de 60 % d’entre elles participant activement à cette activité. Le savoir local, en particulier celui des femmes, est donc essentiel pour maintenir la biodiversité. Les « cultures féminines » doivent être priorisées pour garantir leur pérennité. La banque de graines du Svalbard ne se contente pas de stocker des semences alimentaires. Elle veille aussi sur des plantes africaines aux propriétés médicinales inestimables. L’Acacia polyacantha, le baobab Adansonia digitata et le Sesbania sesban sont autant d’espèces qui rejoignent ce coffre-fort, prêtes à combattre serpents, maladies rénales ou inflammations. Avec plus d’un million de graines de 177 espèces différentes, cette banque constitue un véritable sanctuaire de la biodiversité.
Une journaliste au service de la science
Nastasia, journaliste scientifique pour GEO, a toujours été fascinée par la complexité du vivant. Avec un double Master en écologie et en journalisme scientifique, elle s’est impliquée dans des recherches au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Ses voyages à travers l’Afrique, l’Amérique centrale et l’Asie ont enrichi sa compréhension des relations entre les sociétés humaines et leurs écosystèmes. Sa maîtrise de plusieurs langues lui permet d’accéder à des sources variées, notamment dans les domaines de la biodiversité et du climat. Ce parcours éclectique nourrit sa passion pour la transmission de connaissances, un engagement qu’elle partage à travers ses articles sur la biodiversité et les enjeux environnementaux.
Préserver pour les générations futures
La préservation des semences africaines au Svalbard est une initiative qui va bien au-delà de la simple conservation. C’est une démarche proactive pour assurer la résilience des écosystèmes et la sécurité alimentaire mondiale. En protégeant ces graines, nous sauvegardons une part essentielle de notre patrimoine naturel et culturel. Les défis sont nombreux : maintien de la biodiversité, adaptation aux changements climatiques, et intégration des savoirs locaux. Pourtant, ces obstacles doivent être surmontés pour garantir un avenir durable. Notre capacité à protéger et à restaurer les écosystèmes dépend de notre volonté collective d’agir. Quelle sera notre prochaine étape pour harmoniser développement humain et respect de la nature ?
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Wow, c’est incroyable de voir comment la science et la nature peuvent se combiner pour préserver notre avenir ! 🌱
Combien de graines la banque peut-elle réellement stocker ? Je veux dire, ça doit être énorme, non ?
Je me demande si ces graines pourraient un jour être utilisées pour recréer des forêts disparues ailleurs dans le monde.
Les femmes africaines jouent un rôle crucial. C’est inspirant de voir leur contribution reconnue et valorisée !
Et si la banque de graines elle-même était détruite ? Y a-t-il un plan de secours ? 🤔
Félicitations à Éliane Ubalijoro pour son travail incroyable ! Merci de préserver notre planète.