EN BREF |
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En Afrique, l’exploitation minière est devenue une menace sérieuse pour la biodiversité, en particulier pour les grands singes. Une étude récente menée par le Centre allemand de recherche intégrative sur la biodiversité (iDiv) et l’Université Martin Luther Halle-Wittenberg, en collaboration avec l’organisation non gouvernementale Re:wild, met en lumière l’impact sous-estimé de cette activité sur les populations de chimpanzés, gorilles et bonobos. Avec plus de 180 000 individus concernés, soit plus d’un tiers de la population totale de ces espèces, l’urgence de la situation ne peut être ignorée.
L’impact réel est plus élevé
Les chercheurs soulignent que l’impact réel de l’exploitation minière sur la biodiversité et les grands singes est probablement bien plus élevé que ce qui est actuellement rapporté. Les entreprises minières ne sont pas tenues de divulguer des données sur la biodiversité, ce qui rend difficile une évaluation précise des dommages. De plus, les études existantes ont souvent négligé des facteurs indirects tels que la dégradation de l’habitat, la pression accrue de la chasse et le risque élevé de transmission de maladies liés aux activités humaines autour des sites miniers.
La demande croissante de minéraux essentiels comme le cuivre, le lithium, le nickel et le cobalt pour la transition vers des sources d’énergie plus propres a entraîné une augmentation des activités minières en Afrique. Ces activités conduisent à la déforestation des forêts tropicales critiques, à la perte d’habitats pour les grands singes et à un risque accru de transmission de maladies.
83 % de la population de chimpanzés de Guinée impactée
Selon les résultats de l’étude, plus de 23 000 chimpanzés, soit jusqu’à 83 % de la population de grands singes de Guinée, pourraient être directement ou indirectement touchés par les activités minières. Les régions les plus sensibles ne bénéficient pas de protections adéquates, notamment celles où les densités de grands singes et d’activités minières sont élevées.
Dr Jessica Junker, première autrice de l’étude et chercheuse chez Re:wild, souligne que le manque de partage de données par les projets miniers entrave la compréhension scientifique de leur véritable impact sur les grands singes et leur habitat. Un chevauchement de 20 % a été trouvé entre les zones minières et les régions d’habitat critique cruciales pour la conservation de la biodiversité.
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Mesures d’atténuation et conservation
Les chercheurs appellent à des mesures d’atténuation améliorées pour minimiser les impacts climatiques et conserver les populations restantes de grands singes. Les plans de compensation à court terme actuels sont jugés insuffisants pour compenser les impacts à long terme de l’exploitation minière sur les grands singes, la plupart de ces impacts étant permanents.
Un changement radical des combustibles fossiles est bénéfique pour le climat, mais il doit être réalisé de manière à ne pas compromettre la biodiversité. Dans sa forme actuelle, cette transition pourrait même aller à l’encontre des objectifs environnementaux que nous visons. Les entreprises, les prêteurs et les nations doivent reconnaître qu’il peut être parfois plus judicieux de laisser certaines régions intactes pour atténuer le changement climatique et prévenir de futures épidémies.
Le chemin vers une exploitation minière responsable
Les résultats de cette étude, publiés dans la revue Science Advances, soulignent l’urgence de revoir les pratiques d’exploitation minière en Afrique. La conservation des grands singes et la préservation de leur habitat nécessitent une approche plus responsable et transparente. Les chercheurs encouragent les gouvernements et les entreprises à adopter des pratiques minières durables qui tiennent compte des impacts environnementaux à long terme.
Adopter une approche durable ne profitera pas seulement à la conservation de la biodiversité, mais contribuera également à la lutte contre le changement climatique. Il est impératif que les décideurs politiques, les entreprises et la société civile travaillent ensemble pour trouver des solutions qui protègent à la fois notre planète et ses habitants les plus vulnérables.
Face à ces enjeux, il est crucial de se demander : comment pouvons-nous concilier l’extraction de ressources minérales essentielles avec la conservation des espèces menacées et la protection de la biodiversité en Afrique ?
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Bravo pour cet article qui met en lumière un problème souvent ignoré. Espérons que cela poussera à l’action !
Pourquoi les entreprises minières ne sont-elles pas tenues de divulguer ces informations cruciales ? 🤔
C’est triste de voir que la transition énergétique menace les grands singes. Quel paradoxe !
Quelqu’un a-t-il déjà essayé de sensibiliser les entreprises minières sur le terrain ?
Les singes vont-ils encore être sacrifiés sur l’autel du progrès ? 😢
Comment peut-on aider à protéger ces magnifiques créatures ?
Encore une fois, l’humain prouve qu’il est le pire ennemi de la nature.
Merci pour cet article informatif et poignant. J’espère que les décideurs prendront note !