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La science continue de repousser les limites de notre compréhension du passé humain grâce à des études innovantes. Récemment, des chercheurs de l’Université du Cap et de l’Institut Max Planck pour l’anthropologie évolutive ont réussi à séquencer les génomes de 13 individus ayant vécu entre 1 300 et 10 000 ans en Afrique du Sud. Cette avancée marque un tournant dans le domaine du séquençage de l’ADN ancien, en particulier sur le continent africain. Alors que des milliers de génomes anciens ont été séquencés en Europe et en Asie, seules deux douzaines l’ont été en Afrique. Cette étude ouvre la voie à une meilleure compréhension des liens entre les populations anciennes et actuelles.
Retour 10 000 ans en arrière grâce au séquençage
Victoria Gibbon, professeure d’anthropologie biologique à l’Université du Cap, explique que le choix du site d’Oakhurst rock shelter s’est imposé en raison de sa richesse archéologique. Ce site abrite environ 40 tombes humaines et de nombreux artefacts, tels que des outils en pierre datant de 12 000 ans. Ces découvertes offrent un aperçu précieux des mouvements de populations locales sur près de 9 000 ans.
Pour parvenir à leurs fins, les chercheurs ont préparé de la poudre à partir de matériel squelettique, extrait l’ADN et converti ces données en bibliothèques à double et simple brin. Face à l’ancienneté du matériel, ils ont dû utiliser diverses technologies et méthodes pour reconstituer l’ADN. Ils ont sélectionné 11 bibliothèques à double brin et 15 à simple brin pour la capture par hybridation de l’ADN, une méthode de séquençage utilisant des sondes complémentaires à la séquence cible. Déjà, l’ADN mitochondrial et les haplogroupes du chromosome Y ressemblaient à ceux des populations San et Khoe actuelles.
Les Sud-Africains anciens ressemblent beaucoup aux modernes
Les résultats obtenus montrent une différence frappante entre les échantillons sud-africains et européens. Alors que les études européennes révèlent des changements génétiques massifs dus aux mouvements humains, les résultats d’Afrique australe suggèrent une longue histoire de stabilité génétique relative. Les plus anciens génomes du site d’Oakhurst ressemblent étonnamment aux groupes San et Khoekhoe actuels, ce qui diffère des tendances observées en Europe.
Cette stabilité génétique remet en question certaines idées reçues, souvent basées sur des ensembles de données plus limités mais nombreux. En Afrique du Sud, le pool génétique riche permet de tisser des liens à travers le temps, comblant ainsi un vide dans la recherche génétique mondiale.
Implications pour l’étude de l’évolution humaine
La découverte de génomes anciens en Afrique du Sud apporte des éclairages nouveaux sur l’évolution humaine. En construisant un arbre de population basé sur les fréquences allélique, les auteurs de l’étude ont pu placer les individus séquencés dans un contexte évolutif panafricain. Cela permet de mieux comprendre les relations et les mouvements de populations à travers le continent.
Cette recherche démontre également l’importance des collaborations internationales dans l’avancement de la science. Les chercheurs de l’Université du Cap et de l’Institut Max Planck ont uni leurs efforts pour mener à bien cette étude, illustrant ainsi la valeur inestimable du partage des connaissances et des ressources.
Vers de nouvelles perspectives en archéogénétique
La publication de cette étude dans la prestigieuse revue Nature souligne son importance et son impact potentiel sur le domaine de l’archéogénétique. Les techniques utilisées pour séquencer ces génomes anciens pourraient être appliquées à d’autres régions du monde, ouvrant la voie à de nouvelles découvertes sur notre passé commun.
Alors que la recherche continue de révéler de nouveaux aspects de l’histoire humaine, elle pose également des questions intrigantes sur notre avenir. Comment les nouvelles technologies continueront-elles à transformer notre compréhension de l’évolution humaine? Quels autres mystères du passé attendent encore d’être dévoilés?
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Wow, 10 000 ans d’histoire révélés par l’ADN, c’est incroyable! 😮
Merci pour cet article fascinant. C’est toujours un plaisir de lire des avancées scientifiques aussi importantes.
Les méthodes de séquençage utilisées sont-elles accessibles à d’autres équipes de recherche dans le monde?
Je me demande si d’autres régions d’Afrique pourraient révéler des histoires similaires à celle de l’Afrique du Sud.
Pourquoi seulement 13 individus ont-ils été séquencés? Est-ce dû à des contraintes techniques?
C’est fou de penser que des génomes aussi anciens peuvent encore être analysés aujourd’hui. 😊