EN BREF
  • 🌍 La densité de forage au Maroc est de seulement quatre puits pour 10 000 kilomètres carrés, bien en dessous de la moyenne mondiale de 1 000 puits.
  • 💰 Les investissements dans l’exploration des hydrocarbures ont atteint 23,9 milliards de dirhams entre 2009 et 2022, mais ont diminué en l’absence de découvertes majeures.
  • 📉 Les investissements de l’Office national des hydrocarbures et des mines ont chuté de 27 %, bien en deçà des objectifs initiaux fixés par la stratégie nationale.
  • ⚠️ Malgré des découvertes prometteuses comme le puits Anchois-3, le Maroc doit naviguer dans un contexte géopolitique complexe avec la présence de navires russes près de ses eaux.

Le Maroc, riche de ses ressources naturelles, s’est engagé dans une quête ambitieuse de développement de son potentiel énergétique. Cependant, malgré les promesses initiales, le chemin vers l’exploitation optimale de ses hydrocarbures reste semé d’embûches. Selon un rapport récent de la Cour des Comptes, la densité des forages au Maroc est alarmante. Avec seulement quatre puits pour 10 000 kilomètres carrés, le pays est loin derrière la moyenne mondiale de 1 000 puits pour la même superficie. Cette performance modeste soulève des questions sur l’efficacité de la stratégie nationale de l’énergie et la capacité du Maroc à attirer les investissements nécessaires pour réaliser son potentiel.

La densité des forages : un indicateur crucial

Le rapport annuel de la Cour des Comptes met en lumière une réalité préoccupante : la densité des forages exploratoires au Maroc. Comparée à celle de ses voisins comme la Mauritanie et le Sénégal, la densité nationale est faible, notamment dans le secteur de l’exploration offshore. Cette situation s’explique par la concentration des efforts dans des bassins spécifiques, tels que ceux du Gharb et d’Essaouira. Malgré l’étendue des bassins sédimentaires ouverts à l’exploration, estimée à environ 761 000 kilomètres carrés, peu de progrès ont été réalisés depuis le lancement de la stratégie énergétique nationale. En effet, sur les 374 puits forés jusqu’à la fin de 2023, seuls 84 ont été réalisés entre 2009 et 2023. Cette stagnation met en évidence la nécessité d’une révision des politiques et des stratégies pour dynamiser le secteur.

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Investissements dans l’exploration : un bilan en demi-teinte

L’engagement financier dans l’exploration des hydrocarbures au Maroc a atteint 23,9 milliards de dirhams entre 2009 et 2022, avec une moyenne annuelle de 1,78 milliard de dirhams. Bien que cela représente une augmentation par rapport à la période 2000-2008, où la moyenne était de 0,62 milliard de dirhams, cette croissance est loin d’être suffisante. La tendance à la baisse des investissements depuis 2014 est préoccupante, surtout en l’absence de découvertes commerciales majeures. Cette situation est exacerbée par l’évolution mondiale vers les énergies renouvelables, qui détourne l’attention des investisseurs des hydrocarbures conventionnels. Ce contexte défavorable souligne l’importance pour le Maroc de diversifier ses sources d’énergie et d’adapter ses stratégies d’investissement pour rester compétitif.

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Les investissements de l’Office national des hydrocarbures et des mines

L’Office national des hydrocarbures et des mines au Maroc n’a pas échappé à cette tendance à la baisse. Ses investissements propres ont chuté de manière significative, passant de 59,8 millions de dirhams en moyenne annuelle entre 2000 et 2008 à seulement 43,6 millions de dirhams entre 2009 et 2022. Cette diminution de 27 % témoigne des difficultés rencontrées par l’Office pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par la stratégie nationale pour la période 2008-2012. Les investissements prévus de 2 milliards de dirhams n’ont pas été réalisés, avec seulement 280 millions de dirhams investis, soit 14 % des prévisions initiales. Cette situation nécessite une réévaluation des priorités et des ressources allouées pour stimuler l’exploration et l’exploitation des ressources nationales.

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Perspectives énergétiques et défis géopolitiques

En dépit des défis, le Maroc continue de chercher des solutions pour améliorer sa position énergétique. Récemment, le ministère marocain de la Transition énergétique a accordé un nouveau permis pour l’exploitation d’un champ de gaz naturel à Douar, marquant une avancée potentielle. De plus, la découverte de gaz par Chariot Limited sur le puits Anchois-3 offre des perspectives prometteuses. Cependant, le contexte géopolitique reste complexe, notamment avec la présence de navires russes transportant des hydrocarbures près des eaux marocaines. Cette situation pose des questions sur la sécurité énergétique du pays et la nécessité de renforcer ses partenariats internationaux. Le Maroc devra naviguer habilement entre ces défis pour sécuriser son avenir énergétique.

Face aux défis de l’exploration des hydrocarbures, le Maroc se trouve à un carrefour crucial. Comment le pays pourra-t-il surmonter ces obstacles pour réaliser son potentiel énergétique tout en s’adaptant aux évolutions mondiales vers des énergies plus durables ?

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Moi, c'est Fanja, une fervente défenseur de l'environnement vivant à Madagascar. Chez Afriquenligne.fr, je suis rédacteur de la section politique depuis trois ans, en partie. Mon travail consiste à analyser et à rapporter les impacts de la politique et des faits de société sur notre continent, avec un accent particulier sur les initiatives de développement. Contact : [email protected]

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