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Les maladies tropicales négligées : un défi mondial souvent passé sous silence, affectant des millions de personnes dans les régions les plus reculées de la planète. Ces maladies, officiellement reconnues par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sont souvent ignorées par les gouvernements, les entreprises pharmaceutiques et les philanthropes. Pourtant, elles continuent de causer des souffrances importantes à ceux qui en sont atteints. Médecins Sans Frontières (MSF) mène des projets dans des endroits tels que le Soudan du Sud, le Nigeria et l’Éthiopie, où ces maladies sont particulièrement visibles. Cet article explore quatre de ces maladies, leurs impacts et les efforts déployés pour les combattre.
Noma : la maladie défigurante
Le noma est une maladie terriblement défigurante qui sévit principalement dans le nord-ouest du Nigeria. Dans cette région, MSF collabore avec le ministère de la Santé pour offrir des traitements, des chirurgies reconstructrices et un soutien psychologique aux patients du noma, loin de la stigmatisation. Cette maladie, qui commence par des ulcères buccaux, évolue rapidement en gangrène dévorant les tissus faciaux. Sans traitement, elle peut être fatale pour 90 % des enfants infectés. Toutefois, si des antibiotiques sont administrés à temps, le noma est entièrement traitable.
Cette maladie est la plus récente à être ajoutée à la liste des maladies tropicales négligées par l’OMS, en décembre 2023, après des années de plaidoyer par les survivants et leurs soutiens. L’ajout du noma à cette liste laisse espérer une augmentation des investissements dans la recherche et le traitement. Chaque année, environ 140 000 personnes sont infectées, et des avancées dans la compréhension et la prévention de cette maladie pourraient transformer leur vie. Le défi reste de sensibiliser les communautés et de mettre en place des mesures de prévention efficaces.
Schistosomiase : la fièvre des escargots
La schistosomiase, communément appelée « fièvre des escargots », est causée par un parasite présent dans les escargots d’eau douce. Les personnes vivant près des lacs et des rivières sont particulièrement vulnérables. Cette maladie est répandue dans les pays tropicaux et subtropicaux, mais le Soudan du Sud, en particulier l’État de Jonglei, connaît une forte prévalence. Dans cette région isolée, MSF gère un hôpital à Old Fangak, où les inondations fréquentes exacerbent le problème.
Les femmes et les filles d’Old Fangak souffrent souvent d’une forme avancée de schistosomiase, la schistosomiase génitale féminine, qui provoque des inflammations débilitantes pouvant évoluer en cancer. Bien que des interventions préventives et un vaccin en développement soient disponibles, ils n’apportent que peu de réconfort aux personnes déjà infectées. MSF s’efforce de diagnostiquer avec précision et de fournir les meilleurs traitements aux femmes et aux filles touchées, soulignant l’importance d’un accès rapide aux soins.
Leishmaniose viscérale : le fléau silencieux
La leishmaniose viscérale, également appelée kala azar, est répandue au Brésil, en Afrique de l’Est et en Inde. MSF traite cette maladie depuis des décennies en Éthiopie. Transmise par les piqûres de phlébotomes, elle attaque les tissus corporels de ses victimes. Les symptômes initiaux, souvent confondus avec d’autres maladies, se transforment en fièvre prolongée, splénomégalie, anémie et perte de poids substantielle. Sans traitement, cette maladie peut être rapidement fatale.
Heureusement, un traitement existe. Une combinaison de deux médicaments injectés quotidiennement pendant 17 jours peut sauver la vie d’une personne infectée. Cependant, le diagnostic rapide et l’accès aux médicaments restent des défis majeurs en Afrique de l’Est. Malgré cela, les efforts de plaidoyer continuent de porter leurs fruits, améliorant l’accès aux soins pour de nombreuses personnes.
La maladie du sommeil : une victoire récente
La maladie du sommeil, ou trypanosomiase humaine africaine, a connu une réduction de 97 % du nombre de cas au cours des 25 dernières années. Causée par des parasites transmis par les piqûres de mouches tsé-tsé, cette maladie a été éradiquée en Guinée équatoriale, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Ouganda, Tchad et plus récemment en Guinée.
Les parasites responsables de la maladie du sommeil attaquent le cerveau et la moelle épinière, plongeant progressivement les personnes infectées dans le coma. Sans traitement, elle est mortelle. Avant les années 1970, le seul traitement disponible, à base d’arsenic, tuait une personne sur 20. Aujourd’hui, grâce à l’initiative de l’ONG Drugs for Neglected Diseases, un traitement oral simple et sûr est disponible. Cette avancée souligne l’importance de l’innovation et de la coopération internationale dans la lutte contre les maladies tropicales négligées.
Les maladies tropicales négligées restent un défi de santé publique majeur. Bien que des progrès aient été réalisés, beaucoup reste à faire pour éliminer complètement ces fléaux. La sensibilisation, la recherche et l’accès aux traitements sont essentiels pour améliorer la vie des millions de personnes affectées. Quelle sera la prochaine étape dans cette lutte mondiale contre les maladies oubliées ?
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Ces maladies sont tellement sous-estimées ! Merci pour cet article éclairant. 🙏
Pourquoi n’entend-on jamais parler du noma dans les médias ? 🤔
Je ne savais même pas que la schistosomiase existait. Quelle horreur !
Bravo à MSF pour leur travail incroyable dans ces régions difficiles. 👏
Est-ce que ces maladies sont transmissibles d’une personne à l’autre ?
C’est triste que ces maladies ne reçoivent pas l’attention qu’elles méritent. 😢
Espérons que l’ajout du noma à la liste de l’OMS apportera des changements positifs.
Comment se fait-il que ces maladies soient encore si répandues ?
Le nom « fièvre des escargots » est à la fois mignon et terrifiant ! 🐌
La coopération internationale est vraiment essentielle pour vaincre ces maladies.
Merci pour cet article, je vais le partager pour sensibiliser plus de gens.