Sur les cimes arides du djebel Nefoussa, la nature semble s’incliner sous le poids d’un climat changeant. Jadis florissante, cette région montagneuse située à l’ouest de la Libye subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique. Pourtant, ses villages autrefois animés de vie agricole évoquent surtout désormais l’abandon et le découragement. M’hamed Maakaf, agriculteur de 65 ans, tente de sauver quelques figuiers sur ce plateau désertique qui, il y a encore quelques décennies, était synonyme de prospérité et de verdure.
Un déclin progressif
Le djebel Nefoussa, si riche en oliveraies, vergers de figuiers et d’amandiers, perd ses habitants et ses troupeaux année après année. Le stress hydrique croissant oblige les agriculteurs à quitter leurs terres. Les pluies, autrefois fréquentes, se font rares, asséchant les sols et tuant les cultures. Suleiman Mohamad, fermier à Kabao, voit les bêtes vendues à cause du coût prohibitif de leur maintien en vie.
Ce n’est pas seulement une crise agricole, mais une crise humaine. Les familles fuient vers les villes côtières pour échapper aux difficultés quotidiennes. Mourad Makhlouf, maire de Kabao, déplore cet exode massif. La montagne, autrefois vivante, devient un lieu de souvenirs abandonnés.
Des solutions coûteuses
Face à l’urgence, des mesures sont prises, mais elles restent insuffisantes et souvent coûteuses. Les réservoirs d’eau et les camions-citernes approvisionnent difficilement les villages. Subventionnée par des fonds publics, l’eau coûte environ 5 euros pour 12 000 litres. Cependant, lorsque l’approvisionnement dépend de convoyeurs privés, les coûts s’envolent, atteignant parfois six fois ce montant.
Les villageois s’organisent pour arroser leurs parcelles deux à trois fois par semaine. Mais cette ressource précieuse demeure limitée. La situation est critique et nécessite une attention immédiate du gouvernement et des organisations internationales.
Un futur incertain
La menace du manque d’eau est l’un des défis les plus pressants pour la Libye. La Grande Rivière artificielle, projet ambitieux des années 1980, fournit 60 % des besoins en eau du pays. Mais cette solution n’est pas durable. Puisant dans des nappes phréatiques non renouvelables, elle risque de s’épuiser à terme, accentuant le déficit hydrique.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) appelle à des mesures proactives. Toutefois, malgré la signature de l’Accord de Paris, aucune stratégie concrète n’a été présentée par la Libye pour s’adapter aux défis climatiques.
Symbole | Résumé |
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🍃 | Un déclin progressif |
💧 | Solutions coûteuses |
🔮 | Un futur incertain |
En l’absence de précipitations suffisantes, les nappes phréatiques ne se reconstituent plus. Le projet de la Grande Rivière artificielle, bien qu’innovant, extrait une eau fossile non renouvelable. Sa pérennité devient questionnable.
- Manque de pluie
- Épuisement des nappes phréatiques
- Utilisation de ressources non renouvelables
Alors que le djebel Nefoussa continue de s’assécher, l’urgence d’un plan d’adaptation au changement climatique devient évidente. Le maire de Kabao presse pour un plan de secours national. Sans cela, la désertification pourrait condamner définitivement cette région. Quel futur les agriculteurs et leurs descendants peuvent-ils espérer dans un environnement si hostile?
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Quelles sont les solutions concrètes que le gouvernement envisage pour contrer ce problème? On ne peut pas laisser le djebel Nefoussa et ses habitants à leur sort!
C’est vraiment triste de voir des régions autrefois prospères se transformer en déserts. 😢 Espérons que cet article sensibilisera plus de personnes à la gravité de la situation.
Encore un article alarmiste… Est-ce que le changement climatique est vraiment la seule cause de l’assèchement du djebel Nefoussa? Que disent les études locales?
Je suis impressioné par la résilience des agriculteurs comme M’hamed Maakaf. Merci de mettre en lumière ces héros méconnus qui luttent quotidiennement contre les effets dévastateurs du changement climatique.
L’article mentione le projet de la Grande Rivière artificielle. C’est bien beau, mais si c’est pour puiser dans des ressources non renouvelables, on fait juste repousser le problème! Il faut penser à des solutions plus durables.