L’éducation, moteur essentiel de toute société, souffre en Afrique d’un manque criant de financement et d’une mauvaise qualité des apprentissages. Des millions d’enfants se retrouvent ainsi privés de leur droit fondamental à l’instruction, avec des répercussions majeures sur l’économie et le tissu social du continent. Cette crise éducative, accentuée par des défis divers, de la crise sanitaire à l’instabilité politique, requiert une action urgente et coordonnée.
Conséquences économiques alarmantes
Selon l’Unesco, le coût de l’inaction en matière d’éducation pourrait dépasser les 10 000 milliards de dollars d’ici 2030. Ce montant équivaut aux PIB combinés de la France et du Japon. Une perte colossale, surtout pour les pays d’Afrique subsaharienne touchés de plein fouet par cette problématique.
Cette région se prive d’environ 42 % de ses revenus fiscaux en raison d’une déscolarisation massive. Le Maghreb subit également une hémorragie économique, perdant 38 % de ses recettes fiscales. Cette baisse drastique compromet l’avenir des pays concernés et renforce le cercle vicieux du sous-développement.
Effets du Covid-19 et crises humanitaires
La pandémie de Covid-19 a exacerbé la crise éducative en Afrique, aggravant une situation déjà précaire. Le nombre d’enfants déscolarisés dans le monde a atteint 250 millions, dont un tiers en Afrique subsaharienne. Cette déscolarisation massive met en péril l’avenir de toute une génération.
En parallèle, les conflits et les crises humanitaires comme au Soudan et en République démocratique du Congo jettent des millions d’enfants sur les routes. Ces déplacements forcés rendent l’accès à l’éducation encore plus difficile, reléguant l’école au second plan des priorités de survie.
🌍 | Région | Consequence |
---|---|---|
💸 | Sub-Saharian Africa | Loss of 42% fiscal revenue |
📉 | Maghreb | Loss of 38% fiscal revenue |
Dynamique démographique et qualité des apprentissages
Malgré une croissance démographique forte de 2,5 % par an, les systèmes éducatifs africains ne suivent pas. Les classes surchargées, l’absentéisme des enseignants et les salaires non payés illustrent cette incapacité structurelle. La qualité des apprentissages s’en ressent lourdement.
Pour les filles, la situation est particulièrement critique. Plus de 90 % des enfants en Afrique subsaharienne ne savent pas lire à l’âge de 10 ans. Les jeunes filles qui quittent l’école multiplient par deux le risque de grossesse précoce, limitant leur avenir et amplifiant les inégalités de genre.
- Investissement dans l’éducation
- Réduction de la pauvreté
- Lutte contre le dérèglement climatique
Impacts sociaux
Les effets sociaux de la déscolarisation sont également dévastateurs. Une éducation de mauvaise qualité entraîne la délinquance, les violences sexuelles et la corruption. Les adolescents sans éducation adéquate sont souvent contraints de rejoindre l’économie informelle ou restent au chômage.
Le rapport de l’Unesco souligne que chaque année de scolarité secondaire évite les mariages précoces. Cependant, les gouvernements africains peinent à investir suffisamment dans l’éducation. Seulement neuf pays respectent l’engagement d’utiliser 20 % de leur budget pour ce secteur crucial.
La responsabilité des États est donc immense : comment garantir un avenir meilleur pour des millions d’enfants privés de leur droit à l’éducation ?
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