La pénurie de carburant qui sévit en Centrafrique depuis trois semaines plonge les habitants de Bangui dans une situation préoccupante. En effet, la majorité des stations-service de la capitale sont fermées, rendant l’accès aux produits pétroliers quasiment impossible. Cette crise ouvre la porte à des pratiques de ravitaillement alternatives, souvent risquées, mais nécessaires pour bon nombre d’usagers.
Genèse d’une crise de carburant
Depuis plusieurs semaines, les stations-service de Bangui ne parviennent plus à répondre à la demande en carburant. Les files d’attente s’allongent devant les rares pompes encore opérationnelles. Les opérateurs économiques et les usagers doivent s’armer de patience pour espérer se ravitailler. Cette situation est rendue encore plus complexe par les tensions qui peuvent survenir lors de ces longues attentes.
Au-delà de l’attente en station, certains Banguissois se rendent à Zongo, une ville de la République Démocratique du Congo (RDC) située de l’autre côté de la rive du fleuve Oubangui. Chaque matin, des revendeurs traversent le fleuve en pirogue pour y acheter du carburant et le revendre ensuite à Bangui. La traversée est périlleuse, mais indispensable pour ces vendeurs informels.
Des conditions de vie difficiles
La rareté du carburant à Bangui a un impact direct sur le coût de la vie. Privat, un usager de la route, dénonce cette situation : « Ce problème de carburant nous dépasse. Avec ce rythme, le coût de la vie est devenu cher. » La situation engendre également une circulation chaotique. Beaucoup sont contraints de stationner leurs véhicules faute de carburant.
Privat se tourne vers les revendeurs informels pour s’approvisionner, non sans inquiétude. « Certains mélangent le carburant avec de l’eau, ce qui est dangereux pour les véhicules », déclare-t-il. Cette pratique expose les conducteurs à des risques mécaniques considérables, mais elle est devenue une alternative incontournable.
🔍 | Récapitulatif |
---|---|
⛽ | Pénurie de carburant |
🚤 | Ravitaillement à Zongo |
🚗 | Conséquences sur la vie quotidienne |
Le marché noir du carburant
La crise actuelle a fait naître un véritable marché noir du carburant. Vincent, un des revendeurs, explique : « Certains usagers se réveillent à 3h du matin pour se positionner dans la queue au niveau des stations-service. Mais le carburant est rare et ce sont toujours des scènes de bousculades. » Face à cette réalité, Vincent se ravitaille désormais à Zongo et vend le carburant par litres aux usagers à Bangui.
Cette activité n’est pas sans dangers ni inconvénients. Les trajets en pirogue sont risqués et les contrôles douaniers peuvent être sévères. Cependant, ces revendeurs permettent à certaines activités de continuer de fonctionner, bien que de manière aléatoire.
Les conséquences économiques et sociales
La pénurie a des retombées économiques et sociales considérables. Les usagers de la route sont confrontés à une inflation des prix. Les secteurs dépendants des transports voient leurs coûts logistiques augmenter. Les files d’attente interminables devant les stations-service traduisent une tension palpable.
Des entreprises réduisent leur activité faute de carburant. Les particuliers, eux, sont obligés de se tourner vers les vendeurs informels pour trouver du carburant, souvent de mauvaise qualité. Cette situation entrave le quotidien et génère de l’anxiété chez les habitants de Bangui.
- Files d’attente interminables
- Inflation des prix des biens de consommation
- Dépendance accrue envers le marché noir
- Risques liés au mélange de produits dans les carburants
Dans ce contexte, il est crucial de trouver des solutions pérennes pour l’approvisionnement en carburant. Comment les autorités réagiront-elles pour mettre fin à cette pénurie et éviter que la situation ne se reproduise à l’avenir ?
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