Le débarquement en Provence le 15 août 1944, souvent éclipsé par celui de Normandie, joue un rôle crucial dans la libération de la France. Cet évènement mobilise une grande partie des forces alliées, y compris des soldats originaires d’Afrique. Ce sont les tirailleurs sénégalais, les goumiers marocains et les soldats algériens qui se retrouvent sur le devant de la scène. Leur engagement et leur sacrifice méritent une reconnaissance à la hauteur de leur contribution héroïque.
Des forces africaines dans les rangs des alliés
Les soldats africains sont intégrés dans une armée française en pleine reconstitution sur les terres de l’Afrique coloniale, après le débarquement des troupes américaines en Algérie et au Maroc en novembre 1942. Les Forces françaises libres (FFL), regroupant une forte proportion de soldats de l’Empire colonial, fusionnent avec l’Armée d’Afrique.
Cette armée est dirigée par le général de Lattre de Tassigny sous le nom d’armée B, composée de cinq divisions d’infanterie et de deux divisions blindées équipées par les Américains à partir du printemps 1943. Fin 1944, les deux tiers de l’armée française proviennent d’Afrique du Nord, formant une armée profondément hétérogène mais unie dans son combat.
Le débarquement en Provence
L’armée B se distingue lors du débarquement en Provence, marquant une étape importante de la libération française. Elle compte à son effectif des unités ayant brillé pendant la campagne d’Italie. Près de 450.000 hommes, dont 250.000 Français majoritairement issus de l’armée d’Afrique, s’élancent à l’assaut des défenses allemandes.
Le 15 août, les premiers soldats français des commandos d’Afrique escaladent courageusement la falaise du Cap Nègre. Dans une coordination parfaite, l’infanterie française débarque le lendemain à Cavalaire, entonnant une « Marseillaise » vibrante d’émotion. Cette opération militaire aboutit rapidement, libérant Toulon le 27 août et Marseille le jour suivant.
Résumé des faits marquants
🔍 Faits marquants | Détails |
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📅 Date | 15 août 1944 |
📍 Lieu | Côte d’Azur |
👥 Forces alliées | 450.000 hommes dont 250.000 Français |
🇫🇷 Troupes françaises | Incluant des soldats africains |
🏅 Résultats | Libération de Toulon et Marseille |
Un lourd tribut et une reconnaissance tardive
Les soldats africains ont payé un lourd tribut, 55.000 d’entre eux sont morts au combat de 1940 à 1945. Ils sont longtemps restés dans l’ombre, moins bien traités que leurs camarades européens. En 1959, un décret gèle les pensions des ressortissants des anciennes colonies, provoquant un sentiment de délaissement.
En 2002, une première revalorisation partielle des pensions intervient, mais elle demeure inférieure à celle des combattants français. Ce n’est qu’en 2010 que le président Nicolas Sarkozy annonce l’alignement des pensions pour tous les anciens combattants sans distinction de nationalité ou de lieu de résidence.
Ces soldats africains, souvent oubliés, ont joué un rôle déterminant. Gloire leur est enfin rendue, mais des questions subsistent: comment leur histoire sera-t-elle enseignée aux futures générations? Quelle place accordera-t-on à leur sacrifice dans les mémoires collectives?
- Libération rapide de la Provence
- Combattants africains peu reconnus
- Revalorisation tardive des pensions
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