L’intelligence artificielle (IA) connaît une expansion rapide à travers le monde et son importance est de plus en plus reconnue. En Afrique, le Maroc se positionne comme un acteur clé dans ce domaine. Le mouvement Ai – UM6P, en partenariat avec l’UNESCO, organise un Forum du 3 au 5 juin 2024 sur le thème « L’IA comme levier de développement en Afrique ». Cet événement marquera la reconnaissance du Centre international marocain pour l’intelligence artificielle (mouvement Ai) comme centre sous les auspices de l’UNESCO (catégorie 2), consolidant le rôle du Maroc sur la scène internationale.
Le Maroc, précurseur sur le continent
L’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) s’engage fortement en faveur de la recherche et de l’innovation, en se concentrant notamment sur l’IA. Hicham El Habti, président de l’UM6P, souligne l’implication de l’Université dans des domaines tels que la cybersécurité, le data management, le cloud computing et la blockchain. L’objectif est de renforcer la souveraineté numérique grâce à des partenariats avec le secteur public.
D’un autre côté, Mohamed Metqhal, directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale, met en lumière l’importance historique du Centre international marocain pour l’intelligence artificielle, labellisé par l’UNESCO. Il estime que la thématique de l’IA est cruciale pour le développement des communautés africaines, une vision partagée par les 194 États membres de l’UNESCO.
Défis et opportunités pour l’éducation
Lors du forum, Chakib Benmoussa, ministre de l’éducation nationale, a souligné l’importance de l’IA dans le développement de l’éducation au Maroc. Il a présenté une stratégie éducative intégrée en trois piliers : curatif, préventif et évaluatif. La stratégie vise à combler les lacunes d’apprentissage, à assurer une meilleure assimilation des leçons et à suivre de près les progrès des élèves. Benmoussa a aussi évoqué l’impact de l’IA générative sur les méthodes d’enseignement.
Le ministre insiste sur le fait que l’IA pourrait révolutionner l’éducation, en facilitant le travail des enseignants et en améliorant l’engagement et la motivation des élèves. Pour lui, l’IA peut être un outil précieux pour des solutions de tutorat personnalisées, l’acquisition d’apprentissage et la génération automatisée de tests.
Partenariats internationaux et leadership
Tawfik Jelassi, sous-directeur général pour la communication et l’information de l’UNESCO, a rappelé le rôle de pionnier du Maroc en matière d’IA en Afrique. Depuis le Forum sur l’IA en Afrique en 2018, le pays a initié des discussions cruciales sur les potentiels de cette technologie. Il a aussi annoncé un nouveau partenariat avec IA Movement et la Fondation OCP pour former plus de 5,000 décideurs politiques africains sur l’IA et la transformation numérique.
Selon Jelassi, une enquête de l’UNESCO a identifié des actions prioritaires pour le développement de l’IA en Afrique, allant de la gouvernance des données à l’éducation. La collaboration internationale reste essentielle pour maximiser les bénéfices de l’IA.
🔍 | Résumé |
---|---|
🇲🇦 | Maroc, leader de l’IA en Afrique |
🎓 | Stratégie éducative intégrée |
🤝 | Nouveaux partenariats internationaux |
Pour une IA de confiance
Amal El Fallah Seghrouchni, présidente d’Ai Movement, a plaidé pour une « IA de confiance » lors de la conférence inaugurale. Elle a souligné que cette IA repose sur la responsabilité, la performance, l’équité, la frugalité et le contrôle des dérives. Elle insiste aussi sur le fait que 79% des Objectifs de Développement Durable (ODD) peuvent être atteints grâce à l’IA.
Les prérequis pour un écosystème d’IA efficace incluent une infrastructure solide, des protocoles de sécurité rigoureux, des talents qualifiés et le développement continu des paradigmes de l’IA et des sciences des données. La réussite de cette approche intégrée dépendra d’une collaboration renforcée entre les divers acteurs du secteur.
- Responsabilité
- Performance
- Équité
- Frugalité
- Contrôle des dérives
Cette montée en puissance du Maroc en matière d’IA incite à se poser une question fondamentale : comment d’autres pays africains peuvent-ils s’inspirer de ce modèle pour promouvoir le développement technologique et social sur le continent ?