Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a insisté sur la nécessité d’intégrer une participation et un rôle de direction de l’Afrique dans l’architecture mondiale de paix et de sécurité.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les mécanismes de gouvernance mondiale ont été principalement façonnés par les puissances occidentales. Le Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier, reflète la domination de ces pays, alors que de nombreuses nations africaines luttaient encore pour leur indépendance à cette époque. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a récemment mis en lumière cette inégalité structurelle, appelant à une refonte des institutions mondiales pour mieux représenter l’Afrique.

Contexte historique des institutions mondiales

Après la Seconde Guerre mondiale, la communauté internationale a établi de nombreuses institutions pour maintenir la paix et la sécurité mondiale. Ces institutions, comme le Conseil de sécurité de l’ONU, ont été constituées par les pays victorieux, principalement les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine. À ce moment-là, la plupart des nations africaines étaient encore sous domination coloniale et n’ont donc pas participé à la formation de ces organes de gouvernance.

Le manque de représentation africaine

Antonio Guterres a souligné que, malgré les années écoulées et les changements géopolitiques, ces institutions mondiales n’ont pas évolué pour intégrer pleinement les nations africaines. « Aujourd’hui, les pays africains continuent de se voir refuser un siège à la table des négociations, » a déclaré Guterres lors d’un débat public du Conseil de sécurité. Ce manque de représentation a des conséquences notables, surtout en termes de prise de décisions globales qui affectent profondément le continent africain.

La nécessité d’une réforme

Pour que l’Afrique joue un rôle significatif dans l’architecture mondiale de paix et de sécurité, Guterres a affirmé qu’il est crucial d’inclure les nations africaines de manière égale dans les structures de gouvernance mondiale. Il a notamment évoqué l’absence de représentation africaine permanente au Conseil de sécurité. Selon lui, une réforme de l’architecture financière mondiale est également impérative pour offrir le soutien nécessaire aux pays africains dans leur parcours de développement. « Cela doit comprendre une réforme de l’architecture financière mondiale, en particulier de sa gestion de la dette, afin que les pays africains aient le soutien dont ils ont besoin pour grimper l’échelle du développement, » a-t-il affirmé.

Le Sommet de l’avenir

Le Sommet de l’avenir, prévu pour le mois de septembre, est perçu par Antonio Guterres comme une opportunité clé pour avancer sur ces questions cruciale. Ce sommet pourrait servir de plateforme pour discuter de la représentation africaine au sein des institutions mondiales et pour aborder les réformes nécessaires dans la gestion de la dette et d’autres domaines économiques critiques.

Paix et sécurité en Afrique

Antonio Guterres a également abordé la question de la paix sur le continent africain lui-même. Beaucoup trop de citoyens africains continuent de vivre dans des zones de conflit ou sous la menace constante du terrorisme et de l’extrémisme violent. Pour résoudre ces problèmes, Guterres a souligné l’importance d’un partenariat solide entre les Nations unies et l’Union africaine (UA), basé sur le principe de solutions dirigées par les Africains pour les problèmes africains.

L’initiative « Faire taire les armes »

Dans ce contexte, les Nations unies soutiennent pleinement l’initiative phare de l’UA, « Faire taire les armes » (Silencing the Guns). Cette initiative vise à mettre fin aux conflits armés sur le continent et à instaurer une paix durable. « Le partenariat des Nations unies avec l’Afrique est basé sur la perception claire que l’organisation mondiale doit travailler avec l’Union africaine sur la base du principe de solutions dirigées par les Africains aux problèmes africains, » a expliqué Guterres.

Antonio Guterres a donc mis en exergue l’importance de donner aux pays africains une voix plus forte dans les instances internationale. Il est clair que si les structures mondiales ne s’adaptent pas pour inclure pleinement l’Afrique, les déséquilibres actuels continueront de creuser des inégalités et d’alimenter des conflits. Ce débat soulève une question essentielle : la communauté internationale est-elle prête à faire les réformes nécessaires pour une représentation plus équitable et inclusive des nations africaines ?

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Originaire d'une ville vibrante d'Afrique, je suis un journaliste passionné par les récits de mon continent. Diplômé en journalisme, j'ai fondé Afriquenligne, en étant captivé par le désir de révéler les réalités africaines. Je voyage pour offrir des reportages authentiques, visant à transformer la perception de l'Afrique. Contact : [email protected]

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