Le football malgache subit un revers majeur avec la non-conformité du stade Barea, privant ainsi la Grande Île des matchs éliminatoires du Mondial 2026. La Fédération malgache doit se résoudre à déplacer ces rencontres en Afrique du Sud.
La communauté du football à Madagascar est en émoi. La Confédération africaine de football (CAF) a tranché : le stade Barea, récemment construit pour un coût colossal de 77 millions de dollars, n’est pas aux normes pour accueillir les matchs éliminatoires du Mondial 2026. Cette annonce, tombée après plusieurs semaines d’incertitude, a laissé un goût amer aux supporters malgaches qui espéraient encourager leur équipe nationale sur leur propre sol.
Le contexte malgache
En 2021, lorsque la CAF avait exceptionnellement autorisé des rencontres internationales dans ce tout nouveau stade, de nombreux espoirs avaient été placés en lui. Toutefois, les normes strictes imposées par l’instance africaine n’ont pas été satisfaites, malgré les recommandations émises par l’équipe d’inspection lors de leur visite inaugurale. La pelouse, les vestiaires et l’espace réservé aux VIP ont été les points centraux de ces critiques. Plus inquiétants encore, les problèmes de sécurité persistants ont été jugés « préoccupants ».
Des questions de sécurité épineuses
Les événements tragiques du 25 août 2023 sont venus souligner la gravité de ces inquiétudes. Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux des Îles de l’Océan Indien, une bousculade dans ce même stade avait coûté la vie à une douzaine de personnes. Ce drame est resté gravé dans les mémoires et a certainement pesé dans la décision de la CAF de ne pas accorder une nouvelle dérogation. Les tourniquets électroniques partiellement fonctionnels pour gérer les flux de spectateurs ont été notamment pointés du doigt.
Gérard Andriamanohisoa, le secrétaire d’État chargé des villes nouvelles, s’est exprimé sur cette situation délicate. Il a fait part de ses regrets quant à la décision, tout en soulignant les efforts déployés pour se conformer aux standards requis. « Notre espoir se porte sur la cinquième journée, qui sera organisée en septembre, » a-t-il déclaré, tout en promettant que des améliorations substantielles seraient inscrites dans le budget 2025.
Conséquences économiques et sportives
Le déplacement des matchs éliminatoires en Afrique du Sud n’a pas seulement des implications sportives. La relocalisation a également des conséquences économiques et sociales importantes pour Madagascar. Les spectateurs locaux, impatients de soutenir leur équipe nationale, se voient désormais privés de cette opportunité. Le manque à gagner pour le tourisme et les commerces locaux est également considérable, d’autant plus que le stade Barea avait été conçu pour devenir un centre attractif majeur dans la capitale.
La Fédération malgache de football, bien que déçue, tente de trouver des solutions rapides et efficaces. Les négociations entamées avec d’autres pays voisins avaient pour but de trouver un terrain d’accueil temporaire, mais c’est finalement Pretoria, en Afrique du Sud, qui a été retenue. Si les supporters se retrouvent éloignés géographiquement, les espoirs de qualification pour le Mondial 2026 restent intacts.
Le futur du stade Barea
Le stade Barea, malgré sa conception récente, devient un symbole de promesses non tenues et de gestion controversée. Les critiques concernant les défaillances techniques et la sécurité posent une question essentielle sur la viabilité de tels investissements dans des infrastructures coûteuses. Le gouvernement malgache, sûr de la nécessité de ces installations sportives, mise désormais sur un plan de réhabilitation pour que ce stade puisse enfin répondre aux exigences internationales.
La population attend avec impatience de voir si les améliorations promises pour 2025 seront effectivement réalisées et si les normes requises seront atteintes. Gérard Andriamanohisoa l’affirme, « Nous réaliserons ce qu’il faut pour être aux normes. » Cependant, cette promesse devra être solide pour regagner la confiance non seulement des instances internationales, mais aussi de la population sportive de Madagascar.
Avec un calendrier de compétitions chargé, l’avenir du stade Barea se trouve désormais à un tournant décisif. Pourra-t-il enfin se transformer en un espace sécurisé et moderne, apte à accueillir des rencontres de haut niveau ? Les autorités malgaches et la communauté sportive sont à un moment charnière où les décisions prises aujourd’hui pèseront lourdement sur le futur du football malgache. La question demeure : Madagascar pourra-t-il un jour offrir à ses supporters l’expérience du Mondial sur leur propre terre ?