Le légendaire artiste Stevie Wonder est officiellement devenu citoyen ghanéen, une reconnaissance spéciale qu’il a reçue le jour de son 74e anniversaire.
Amitié et symbolisme : les raisons profondes revendiquées par Stevie Wonder
Stevie Wonder, icône musicale américaine, a une relation longue et particulière avec le Ghana. Lors d’une cérémonie marquant son anniversaire au palais présidentiel, Wonder a reçu son certificat de citoyenneté des mains du président Nana Akufo-Addo, tout sourire. Recevoir cette distinction le jour de son anniversaire a été qualifié par l’artiste comme une « chose incroyable ».
Né dans l’État du Michigan, Wonder a découvert ses affinités pour le Ghana dès les années 1970. Après des succès retentissants dans l’industrie musicale, il envisageait déjà de s’y installer pour se reconnecter avec ce qu’il pense être ses racines ancestrales. Une première rencontre avec le Ghana ne se fera qu’au début des années 1990, notamment lors de la tête d’affiche d’un festival de musique ghanéen. Cette expérience a ravivé son désir de s’y installer.
Un parcours musical et des moments inoubliables
Les décennies suivantes virent Stevie Wonder faire de multiples voyages dans le pays, chacun fortifiant son lien avec le Ghana. L’un de ses albums les plus notables, « Conversation Peace », a été entièrement écrit lors d’un séjour au Ghana. De plus, l’artiste aimait partager ses souvenirs de ses rencontres avec des figures historiques ghanéennes comme le défunt président Jerry Rawlings.
« Je me souviens de voler avec le président Rawlings au-dessus du Ghana. Du nord au sud, l’expérience était incroyable », se remémorait Wonder. Entouré de sa famille et portant une écharpe kente traditionnelle, il montrait une profonde satisfaction et excitation lors de la cérémonie d’obtention de sa nationalité.
Le Ghana comme figure de proue du panafricanisme
Le Ghana est depuis longtemps perçu comme un bastion du panafricanisme, sous la tutelle de son premier dirigeant, Kwame Nkrumah, qui voyait le pays comme une « Mecque noire ». Cette réputation a attiré nombres d’intellectuels et figures afro-américaines. L’écrivain W. E. B. Du Bois y a déménagé et fut enterré en 1963, tandis que des personnalités telles que Martin Luther King, Malcolm X et Muhammad Ali ont tous effectué des visites marquantes.
En 2001, le Ghana a consolidé sa position en devenant le premier pays africain à accorder le droit de séjour permanent aux descendants de la diaspora africaine.
L’initiative « Année du retour » et l’accueil de la diaspora
Le gouvernement ghanéen a lancé en 2019 l’initiative « Année du retour » pour encourager les descendants de la diaspora africaine à retourner sur le continent. Plus de 300 personnes ont ainsi obtenu la citoyenneté ghanéenne en reconnaissance de leurs liens avec le pays.
L’obtention de la citoyenneté ghanéenne par Stevie Wonder marque une étape importante. Selon un communiqué du ministère ghanéen de l’Intérieur, cette démarche s’inscrit dans les efforts du Ghana pour attirer les Africains de la diaspora et reconnaître leurs contributions.
Des projets d’avenir pour la jeunesse ghanéenne
Désormais citoyen ghanéen, Stevie Wonder aspire à investir du temps et des ressources dans des initiatives qui généreront des opportunités pour la jeunesse du pays. « La plus jeune génération est en Afrique. Nous devons commencer à trouver des moyens pour que leur grandeur puisse briller », a-t-il souligné.
Sa citoyenneté n’est donc pas qu’un simple acte symbolique, mais aussi un engagement à contribuer au développement économique et social du Ghana. En tant que légende vivante, son influence et son engagement apportent un nouveau dynamisme, inspirant peut-être d’autres membres de la diaspora à redécouvrir et réinvestir dans leurs racines africaines.
Quel avenir prévoient les autres artistes africains et afro-américains concernant leur retour et influence en Afrique ?
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