Face à l’immobilisme de l’Indice de perception de la corruption en Afrique en 2023, se tient à Accra la conférence annuelle des agences de lutte contre la corruption des États africains membres du Commonwealth. Entre les diverses crises qui minent certains pays du continent, la corruption demeure un frein majeur au développement africain.
Lutte contre la corruption : une urgence pour la croissance africaine
Se déroulant du 6 au 11 mai, cette conférence s’articule autour de l’élaboration de stratégies inédites pour endiguer le fléau de la corruption. Préjudice majeur au progrès économique et social du continent, elle continue de ronger l’Afrique en dépit des efforts des acteurs locaux et internationaux. Le docteur Roger Oppong Korateng, l’un des fondateurs de cette conférence et actuel chef de la gouvernance du secteur public au sein du Secrétariat du Commonwealth, compte parmi les intervenants de cette semaine.
Impact économique de la corruption : le cas de la Zambie
La corruption n’est pourtant pas le seul fardeau qui accable le continent africain. En Zambie par exemple, une crise énergétique sévère menace le secteur minier, particulièrement l’industrie du cuivre, composante essentielle de l’économie zambienne. Les coupures d’électricité, la sécheresse, et l’obligation d’importer de l’électricité ont conduit à une baisse drastique de la production de cuivre.
Cette situation alarmante suscite de vives inquiétudes au sein des entreprises minières, et pourrait impacter la stabilité mondiale de l’approvisionnement en cuivre et de ses prix. Quel rôle la corruption a-t-elle joué dans l’émergence et l’aggravation de cette situation ?
Crise sociale et environnementale au Cameroun : corrélation avec la corruption ?
Autre pays, autre problème : le Cameroun est confronté à une crise du latex qui frappe les plantations d’hévéa. La chute des prix du latex ayant poussé de nombreux producteurs à abandonner cette culture. Le doigt est pointé vers les compagnies publiques, accusées d’acheter le latex à des prix dérisoires, tandis que l’UE et le gouvernement appellent à l’arrêt de l’abattage pour préserver l’environnement. En dépit de ces problématiques, le Cameroun demeure un acteur clé de l’exportation de latex.
Ici encore, la question de la corruption se pose : celle-ci a-t-elle contribué à cette crise ? A-t-elle facilité l’exploitation des producteurs de latex et la dégradation environnementale?
Corruption en Afrique : un cercle vicieux à briser
De la lutte contre la corruption à la gestion de crises économiques, sociales et environnementales, chaque cas soulève inévitablement la question de la corruption. Blocage majeur au progrès, elle exerce un impact dévastateur sur tout le spectre des défis Africains.
Pourtant, si la corruption est bien un frein au développement, elle n’est pas une fatalité. Briser ce cercle vicieux demande de l’énergie, de l’audace et une volonté politique forte. Les efforts conjoints des acteurs locaux, régionaux et internationaux, comme ceux qui se réunissent lors de la conférence de lutte contre la corruption à Accra, sont cruciaux.
Quel être le prochain pas concret pour faire reculer la corruption en Afrique, et libérer le potentiel de son développement ?