L’insoutenable sécheresse qui s’abat sur le sud de l’Afrique met en péril des millions de vies. Le phénomène climatique El Niño, ayant renforcé cette catastrophique situation, semble ne montrer aucune amélioration à court terme.
El Niño : un phénomène climatique aux conséquences dévastatrices
Depuis l’été 2023, le monde fait face à l’influence d’El Niño, un phénomène climatique connu pour perturber les températures moyennes et redistribuer les précipitations à travers le globe. Bien que ce phénomène soit favorable à la distribution de pluies plus abondantes dans certaines régions comme le Nord-Ouest de l’Amérique du Sud, l’Est de l’Afrique ou le corridor entre la Californie et la Floride, il se caractérise également par un assèchement dramatique dans d’autres zones.
En effet, des régions situées en Océanie, Asie, Nord de l’Amérique du Sud ainsi qu’au centre et au sud de l’Afrique sont sévèrement touchées par un déficit de précipitations. Parmi ces régions, le sud de l’Afrique est particulièrement en crise depuis le début de 2024.
Le sud de l’Afrique : une situation catastrophique
Élément clé de l’économie de l’Afrique, l’agriculture est sévèrement touchée par les conditions de sécheresse extrêmes, en particulier dans les pays comme l’Angola, la Zambie, le Botswana, le Zimbabwe et le Lesotho. En Zambie, par exemple, la sécheresse a dévasté la moitié des cultures. En parallèle, environ 1,4 million de têtes de bétails sont menacées de mortalité à cause de la pénurie d’eau.
Mais le manque d’eau ne se limite pas à ses effets sur l’agriculture. Il engendre également d’importantes conséquences sanitaires. La qualité de l’eau se détériore, provoquant des épidémies comme celle du choléra qui s’est répandue entre le Zimbabwe, la Zambie et le Malawi.
Une perspective d’amélioration lointaine
Les prévisions indiquent le probable passage aux effets inverses de La Niña avant la fin de l’année, phénomène climatique caractérisé par des précipitations plus fréquentes sur les régions précédemment asséchées. Cependant, le retour à la normale ne sera pas instantané.
Les dommages causés par El Niño continueront à se faire ressentir durant des mois, surtout dans le sud de l’Afrique où les précipitations resteront encore déficitaires pendant une période prolongée. Ainsi, la saison agricole de 2024 semble destinée à l’échec.
Face à cette situation alarmante, les Nations Unies ont lancé un appel urgent à l’aide internationale. Les estimations actuelles évoquent près de 20 millions de personnes menacées par cette crise.
Les habitants du sud de l’Afrique n’entrevoient qu’un seul espoir : le retour de La Niña à la fin de 2024. Si ce phénomène se confirme, des précipitations plus fréquentes pourraient améliorer les récoltes et la disponibilité en eau dès l’hiver 2024. Cependant, est-ce suffisant pour inverser la situation et permettre aux populations de retrouver une vie normale ? Les prochains mois seront décisifs.