En Afrique, seulement 2% des données produites sont stockées localement. Un enjeu majeur pour la souveraineté numérique du continent qui cherche à développer ses propres infrastructures de stockage. Un défi relevé notamment par des start-ups novatrices.
Valoriser les données locales
En marge de la 4ᵉ édition de l’Africa Cyber Forum, une préoccupation majeure a dominé les débats : la gestion des données sur le sol africain. À ce jour, près de 98% des données produites en Afrique sont stockées hors du continent, créant un véritable gouffre en matière de contrôle et de valorisation des informations locales.
Cette situation pose un problème de souveraineté, souligne Alain Yao Kouadio, à la tête de Kaydan Group. « Le fait de ne pas avoir ses propres données de santé ou de consommation stockées localement, prive le continent de toute forme de souveraineté sur ces informations précieuses », prévient-il.
Des initiatives pour inverser la tendance
néanmoins, l’Afrique n’est pas dénuée de solutions dans ce domaine. De nombreuses initiatives voient le jour pour inverser cette tendance. Des start-ups africaines se mobilisent pour promouvoir l’importance de la gestion des données locales et stimuler les investissements nécessaires.
Le défi de la sécurité des données en santé
Les données de santé particulièrement, questionnent. Ces informations d’une extrême sensibilité nécessitent une attention particulière. Elles sont un enjeu crucial de sécurité, comme le souligne Éric Djibo, responsable de la polyclinique PISAM à Abidjan. « Aujourd’hui, il faut se préparer et apprendre de l’expérience de pays plus avancés sur ce sujet pour protéger efficacement ces données spécifiques », insiste-t-il.
Il évoque notamment la nécessité d’anticiper les cyberattaques, un risque accru en raison de la nature cruciale de ces informations.
Investir pour sécuriser
Face à ces enjeux, l’Africa Cyber Forum joue un rôle essentiel en sensibilisant les décideurs publics et privés à l’importance de la gestion des données. Franck Kié, un des organisateurs, voit notamment dans ce forum une possibilité d’accélérer le développement des infrastructures de gestion des données en Afrique.
Cyberattaques: vers une hausse des coûts ?
Les défis sont certes nombreux, mais les risques le sont tout autant. Au cours des cinq dernières années, le nombre de cyberattaques a plus que doublé, et les coûts liés à la cybercriminalité pourraient atteindre 10 500 milliards de dollars d’ici à 2025.
Ainsi, si l’Afrique parvient à contrôler et sécuriser ses propres données, les enjeux économiques pourraient être considérables. Peut-on alors envisager un avenir où les informations africaines seront principalement stockées en Afrique?