Dans sa dernière tribune publiée dans le magazine « La Tribune Afrique », Christophe Maquet, Directeur de la Zone Afrique & Moyen Orient du groupe Veolia, livre un aperçu du positionnement renouvelé du fleuron français de la gestion optimisée des ressources sur le continent africain. Le message est clair : Veolia s’engage à accélérer la transformation écologique de l’Afrique à travers trois axes qui devraient orienter son action future, à savoir “l’innovation, l’inclusivité et la sobriété”.
Paru à la suite d’une conférence organisée par l’Institut Veolia sous le thème “Innover pour les services essentiels en Afrique”, le plaidoyer du dirigeant du groupe en charge du continent s’attache ainsi à identifier les défis et les risques auxquels l’Afrique devra faire face dans les années à venir tout en définissant les champs d’intervention de la multinationale française. Veolia devrait ainsi élargir son action à travers l’implémentation des innovations liées à la gestion de l’eau, l’énergie, les déchets, mais aussi le digital.
En prévision de la violence des impacts du changement climatique, mais aussi de l’amplification des besoins en eau et en électricité qui devrait accompagner l’urbanisation des territoires africains de plus en plus dynamiques, mais également polarisés, morcelés, et de plus en plus interdépendants, le haut responsable souligne l’importance et l’urgence de construire des villes africaines durables, inclusives, sobres et intelligentes. Selon lui, celles-ci devraient jouer un rôle essentiel pour répondre aux impératifs humains et écologiques du siècle, et avoir un impact positif sur le développement local, continental et mondial via “une mise en mouvement coordonnée de l’ensemble des acteurs de la société.”
L’innovation est technologique, mais aussi sociale
Ainsi, toujours selon Christophe Maquet, l’innovation, qu’elle soit de nature technologique mais aussi sociale ou contractuelle, devrait jouer un rôle central dans la réussite du développement urbain. La dynamique qui s’est mise en place dans les écosystèmes d’interlocuteurs des entreprises, aujourd’hui composée d’associations, d’universitaires, d’entrepreneurs sociaux, etc., permet d’affirmer selon lui que les conditions de la confiance et de la durée à même de porter les innovations sont réunies et devrait ouvrir la voie à une opérationnalisation optimale de la transformation écologique portée par ce vivier d’interlocuteurs.
Anticipation, digitalisation et sobriété
“Que ce soit dans l’accès à l’eau ou l’électricité pour des populations rurales, à la gestion des déchets ou bien au recyclage des plastiques, ces innovations sont essentielles” et devraient permettre de concevoir des villes inclusives à même de garantir qu’aucune catégorie d’habitants ne soit exclue du développement urbain. Ceci implique également que la ville africaine soit pensée de sorte à ce qu’elle soit sobre en ce qui a trait à la consommation des ressources en eau, électricité et matières premières. La création de boucles d’économie circulaire, à l’image des solutions de réutilisation des eaux usées implémentées par Veolia à Tanger, Rabat ou Durban à des fins industrielles ou d’irrigation, constitue un élément central pour structurer le développement urbain, gérer la rareté, mais surtout exploiter et distribuer les ressources de manière optimale.
Enfin, le digital occupe une place grandissante dans le développement des villes africaines. Selon Christophe Maquet, les technologies et innovations numériques permettent “une meilleure efficacité opérationnelle ». Dans un continent qui connaît une explosion urbaine et où la majorité de ces zones sont couvertes par la 3G, la Smart City se pose comme une solution déterminante pour construire des modèles de villes viables. La Data devrait jouer un rôle central dans la gestion de la ville intelligente d’après le haut responsable. Ainsi, à Rabat, une plateforme digitale créée par Veolia et nommée Hubgrade permet de gérer et contrôler à distance les installations en eau et électricité afin d’optimiser les performances tout en limitant les impacts environnementaux et en améliorant la transparence avec les collectivités. Le haut responsable affirme ainsi que Veolia participe “à la construction de la ville durable que Rabat est en passe de devenir”.
Les pays d’Afrique sont confrontés à de nombreux risques en termes d’accès et de préservation des ressources, plaçant l’innovation comme un enjeu clé dans la réduction des risques et la gestion des services essentiels. Elle permet en outre de fédérer et d’engager les secteurs et communautés d’acteurs sur le chemin du développement et de la résilience. Reste à savoir si Veolia pourra relever le défi de la transformation écologique du continent….
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