L’ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a déclaré qu’il n’allait pas soutenir son successeur et ancien allié lors des élections présidentielles. Dans un discours, M. Mugabe a indiqué qu’il ne pouvait pas soutenir Emmerson Mnangagwa après avoir été contraint de quitter le pouvoir. Il a dit qu’il ne pouvait pas voter pour des personnes qui l’ont écarté de son propre parti.
M. Mugabe a été évincé l’année dernière après presque quatre décennies au pouvoir. Le principal adversaire de M. Mnangagwa est le candidat du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa. Robert Mugabe, 94 ans, a indiqué que ce dernier était le seul candidat viable.
Mugabe critique son propre parti
M. Mnangagwa a accusé son ancien leader de conclure un pacte avec l’opposition. L’ancien président du Zimbabwe s’est exprimé dimanche à son domicile dans la capitale, Harare. Il a affirmé avoir été limogé dans le cade d’un coup d’État militaire et obligé de quitter son poste pour éviter le conflit.
Ci-dessous les déclarations de Mugabe en anglais :
https://www.youtube.com/watch?v=5UUAb9DSzKc
Il espère cependant que les élections vont permettre de ramener à la constitutionnalité. M. Mugabe a également nié le fait de vouloir donner le pouvoir à sa femme, Grace. L’ancien ministre de la Défense Sydney Sekeramayi aurait pu prendre la relève, a-t-il ajouté.
Un nouveau Zimbabwe
Robert Mugabe n’a pas fait de nombreuses apparitions depuis son retrait. Cependant, la conférence de presse qu’il a tenue montre qu’il n’a pas pardonné à ceux qui lui ont enlevé le pouvoir. Il a passé une grande de son discours à critiquer le gouvernement actuel dirigé par M. Mnangagwa.
Il estime que l’accession au pouvoir du président Mnangagwa était inconstitutionnelle. Il tourne donc le dos au parti qu’il a fondé. Et même si le Zimbabwe pourrait devoir son indépendance à M. Mugabe, un nouveau Zimbabwe est en passe de naître. Le pays appauvri, qui a connu des décennies de régime répressif, fait face à de graves défis économiques.