Le Chérif de Nioro a officialisé vendredi son soutien à la candidature d’Aliou Diallo pour la présidentielle malienne du 29 juillet. Un ralliement capital pour le candidat anti-système au regard de l’aura spirituel du Chérif, considéré comme la principale figure de l’Islam modéré au Mali.
« Le Chérif de Nioro tient l’échelle qui mène à la présidence », assure un dicton malien. Le poids de ce spirituel soufi dans la vie sociale et politique du pays est considérable. Ses prises de parole publiques sont aussi rares qu’écoutées. Et son influence dépasse largement les frontières du Cercle de Nioro.
L’ensemble des responsables de l’Islam malien devraient d’ailleurs suivre le Chérif dans son soutien à la candidature d’Aliou Diallo. Tout d’abord parce que les relations entre les dignitaires religieux et le président sortant sont exécrables, et aussi parce que les principales figures de l’Islam du pays, à l’image de Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali, ont annoncé qu’ils se rangeraient derrière le candidat du Chérif.
Dans un pays à 98% musulman, il est aisé de comprendre que le ralliement de la quasi-totalité des leaders religieux a valeur de laisser-passer pour la présidence. A fortiori quand on sait que le président Ibrahim Boubacar Keïta avait été élu en 2013 avec le soutien appuyé du Chérif de Nioro et des autres dignitaires religieux.
Cinq années plus tard, la donne a changé. Au lieu de s’améliorer, la situation du Mali s’est aggravée et les groupes armés djihadistes contrôlent de fait le nord et le centre du pays. L’inaction du gouvernement face à cette situation s’est doublée de multiples scandales de corruption et de népotisme impliquant IBK et ses proches… tandis que le chômage des jeunes continuait d’augmenter.
En portant son choix sur Aliou Diallo, le Chérif de Nioro fait le pari du changement et du renouvellement. Candidat pour la première fois et issu du monde des affaires, Aliou Diallo souhaite renverser la table politicienne malienne pour remettre le bien-être du peuple au cœur de l’action publique. Son programme prévoit notamment un plan Marshall de 15’000 milliards de francs CFA pour reconstruire et améliorer les infrastructures et les services sociaux du pays (écoles, hôpitaux, routes, eau potable, électricité,…).
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